Scandale Volkswagen: les dirigeants savaient depuis 2014
Le scandale Volkswagen a été mis à jour l’été dernier, sous la contrainte l'autorité californienne de l'environnement Carb. Celle-ci avait constaté les irrégularités sur les émissions d’un moteur EA189 carburant au diesel. On connait la suite et les conséquences pour un constructeur obligé, notamment, de rappeler 11 millions de ses véhicules de par le monde. La suite certes, mais le début de cette affaire pas encore tout à fait. Car de nouvelles révélations tendent à montrer que les patrons de Volkswagen connaissaient la tricherie depuis mi-2014.
Des éléments venus de l’enquête menée en interne, une transparence, enfin, que la marque espère suffisante pour amortir le choc d’apprendre l’inertie des dirigeants face à ce qui est l’une des plus grandes tromperies de l’histoire de l’industrie automobile. On rappellera, à ce titre, que Volkswagen subit la colère des pouvoirs publics floués, les foudres de ses clients et le désamour boursier puisque titre s'est écroulé de 40 % quelques jours après la découverte du scandale, en septembre 2015.
On savait donc en haut lieu chez Volkswagen depuis la mi-2014. Une conjoncture qui charge encore un peu plus la gestion du patron depuis parti mais toujours rémunéré M. Winterkorn. Il avait été mis au courant, par "un mémo", sur les irrégularités du moteur diesel. Maintenant, "il n'est pas établi si, et dans quelle mesure M. Winterkorn a pris connaissance de ce mémo", précise Volkswagen. Par ailleurs, un second "mémo" lui a été adressé en novembre de la même année. "De ce que l'on sait à l'heure actuelle, le sujet, qui n'était qu'un sujet parmi d'autres concernant les produits, n'a pas retenu outre mesure l'attention du directoire", explique le groupe, qui mène une enquête interne approfondie avec l'aide d'un cabinet d'avocats américain.
Deux mémos de l’an 2014 qui passent donc inaperçus. Ce n’est qu’à l’été 2015 et les résultats de l‘enquête de l'autorité californienne de l'environnement Carb que les demandes d’explications sont enfin formulées en interne. Fin août 2015, le directoire arrivait à la conclusion qu'un logiciel truqueur était à l'oeuvre. Pourquoi un tel dispositif ? Parce-qu’il fallait répondre aux exigences d’un marché américain dont la décision de conquête avec le diesel remonte à 2005.
Or, les normes américaines d'émissions de gaz polluants sont particulièrement sévères si bien que le respect des normes sur les oxydes d'azote (NOx) était difficilement compatible avec l'abaissement recherché des niveaux d'émission de dioxyde de carbone (CO2). "Un groupe de personnes dans l'activité développement, dont l'identité est encore en train d'être établie, a alors décidé de modifier le logiciel de pilotage du moteur", avoue Volkswagen. L’enquête suit donc son cours.
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