Les contrôles de vitesse ne seront plus une mission de l'État
C’était une exception, c’était une expérimentation, mais il s’agissait en fait d’une répétition générale. En France, à court terme, les contrôles de vitesse seront effectués par des sociétés extérieures. C’est le ministre de l’intérieur Gérard Collomb qui l’annonce dans un entretien aux quotidiens régionaux du groupe Ebra. Il nous assure aussi que cela n’aura aucune incidence sur le nombre de PV à relever puisque les prestataires privés n’auront aucun intéressement sur les infractions relevées. Mais des autoroutes aux aéroports, nous savons que donner les clés à une société privée pour une mission qui était de service public signifie mettre le malheur du citoyen.
C’est fait. Et ça va faire mal. Les contrôles de vitesse des automobilistes seront bientôt l’apanage de sociétés extérieures. Et en voici la raison exposée par le ministre : "pour affecter gendarmes et policiers à leurs missions prioritaires d'enquête, de sécurité, le principe de confier les aspects matériels du contrôle de vitesse à des sociétés extérieures est une solution pertinente".
Le principe a été testé en Normandie au printemps. Il est le suivant : dans la voiture des forces de l’ordre flashant les automobilistes en excès de vitesse, un employé d'une société privée. Un procédé intéressant car plutôt que de mobiliser deux fonctionnaires pour faire rouler la voiture banalisée, il n'y aura plus qu'un seul salarié. Des agents qui rouleront huit heures chaque jour.
400 fonctionnaires vont ainsi être libérés pour d’autres tâches, des missions prioritaires d'enquête, de sécurité. Mais l’État rassure : il y aura des garde-fous : la verbalisation des automobilistes en excès de vitesse « restera de la compétence des policiers ». Les sociétés extérieures « seront rémunérées au forfait et pas en fonction du nombre de procès-verbaux ». On ne demande qu’à être convaincu.
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