Smart va-t-il bientôt disparaître ou devenir à moitié chinois ?
Smart n'est pas un constructeur rentable et l'avenir du marché des petites voitures est incertain. Daimler hésite donc stopper la marque ou la vendre en partie au chinois Geely.
Nous avons déjà abordé le sujet : l'avenir des petites citadines est compromis. Principale raison : ces modèles sont de moins en moins rentables : les normes anti-pollution font grimper la facture. Le nombre croissant d'équipements de sécurité obligatoires en Europe n'arrange pas les choses. Sans compter que des clients s'en détournent pour privilégier des citadines polyvalentes bien remisées.
Cette situation peu glorieuse pour les petites autos, celles du segment A dans le jargon des constructeurs, met une marque en danger : Smart. Forcément, c'est son fonds de commerce ! Au point qu'en interne, la question de la fin du constructeur, né en 1998, commence à se poser.
Selon le journal allemand Handelsblatt, Daimler, le groupe auquel est intégré Smart, va prendre une décision d'ici la fin de l'année. Fait important : le choix sera fait par Ola Kallenius, le prochain patron de Daimler. Il succédera à Dieter Zetsche en mai. Et comme le souligne une personne proche du dossier citée par Handelsblatt, le nouveau directeur "n'a pas de passé avec Smart" et "n'aura aucun scrupule à tuer Smart s'il le faut".
D'autant que l'avenir incertain du marché des petites voitures en Europe n'est pas le principal problème pour Smart. Le souci est surtout que c'est un gouffre financier, le label faisant perdre de l'argent à Daimler. Pour alléger la facture, l'allemand s'est allié à Renault. Les dernières Fortwo et Forfour sont ainsi des cousines de la Twingo. Mais il se murmure que le français ne souhaite pas continuer ce partenariat après l'actuelle génération de ces modèles. Smart serait à nouveau seul. Il y avait pourtant bien un projet d'avenir, avec une transformation de la gamme en 100 % électrique dès 2020 ou 2021. Mais selon le Handelsblatt, ce changement pourrait être trop coûteux.
Stop ou encore ? Quand on analyse la situation, la balance semble pencher pour l'arrêt. Mais Daimler cherche un nouvel associé pour sauver Smart. L'allemand privilégierait un accord avec un constructeur chinois. Ce pourrait être Geely, dont son fondateur, Li Shufu, est le premier actionnaire de Daimler. Beaucoup de citadines électriques sont vendues en Chine, il y a donc un beau débouché. La production serait sans surprise délocalisée dans l'Empire du Milieu.
L'usine située en France (en Lorraine) pour construire la Fortwo n'est toutefois pas menacée, car Mercedes a prévu d'y assembler sa compacte électrique EQA.
> Mise à jour. Selon le Financial Times, le constructeur chinois Geely pourrait acheter 50 % de Smart à Geely.
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