Sondage - Hors CO2, accordez-vous de l'importance aux niveaux d'émissions polluantes des voitures ? (résultats)

Le NOx, nouvelle star des polluants

En matière de rejets, beaucoup se focalisent sur le CO2. Le dioxyde de carbone a été popularisé par le système bonus/malus, qui ne prend en compte que son taux (une erreur, car le dispositif a longtemps favorisé le diesel). Mais le C02 n'est pas considéré comme un polluant, c'est un gaz à effet de serre. Il est responsable du réchauffement climatique mais n'a pas de lien direct avec notre santé. Tout le contraire des NOx, les oxydes d'azote, qui se sont fait connaître du grand public avec le scandale Volkswagen. C'est pour réduire leurs émissions lors des tests que la marque a monté un logiciel truqueur. Les NOx sont considérés comme le rejet polluant le plus nocif pour la santé, en provoquant des difficultés respiratoires. Cités dans les récentes affaires de type dieselgate, ils ont éclipsé les particules, elles aussi très dangereuses pour nos poumons.

Les ventes de Volkswagen se portent bien

La portée très médiatique du scandale a été renforcée par le fait que Volkswagen est un géant de l'industrie automobile à qui tout semblait réussir et qui ne cachait pas une pointe d'arrogance, avec son fameux slogan « Das auto », vite abandonné. Beaucoup voyaient le constructeur allemand chuter de son piédestal.

Mais au final, qu'en est-il au niveau de l'indicateur le plus visible et le plus indiscutable, celui des ventes ? En 2016, première année pleine après la découverte de la triche, les ventes de Volkswagen en France ont baissé de 0,7 % (dans un marché en hausse de 5,1 %), un coup de mou inédit pour la marque. Évidemment, aux États-Unis, pays le plus concerné par l'affaire, le recul a été nettement plus marqué, avec une chute des livraisons de 7,6 %. Mais à l'échelle mondiale, 5,99 millions de véhicules ont été vendus, en progression de 2,8 %. Surtout, les nombreuses nouveautés attendues en 2017 devraient vite relancer la machine.

Menacé, Renault ne bronche pas

Les révélations concernant le Losange ont été accablantes puisque la répression des fraudes a écrit dans le rapport qu'elle a transmis à la justice que des pratiques frauduleuses pourraient être en place depuis 25 ans, soit bien longtemps avant le dieselgate Volkswagen !

L'idée n'est pas de défendre Renault par chauvinisme. Mais pour la firme de Boulogne-Billancourt, l'histoire est très différente de celle de l'allemand, puisqu'à ce jour, le français répète qu'il ne fraude pas (alors que VW a vite avoué la supercherie). L'enquête judiciaire est en cours et n'a toujours pas prouvé la présence d'un système qui truque les émissions polluantes.

Mais les suspicions sont fortes. Renault a concédé une chose : son système pour capter les oxydes d'azote ne brillait pas par son efficacité. Il s'est donc appliqué pour corriger le tir, comme l'a répété il y a quelques jours Thierry Bolloré, numéro 2 de la marque, à nos confrères du Figaro. Faute avouée, à moitié pardonnée ? Elle n'a en tout cas eu pour l'instant aucun impact sur les ventes. D'ailleurs, l'un des premiers véhicules pointés du doigt chez le Losange est le Captur, avec des mesures d'émissions de NOx en utilisations réelles largement supérieure aux normes. Mais les immatriculations du crossover urbain se portent très bien et son image n'a nullement été écornée !

Bientôt des données plus réalistes

D'ici la fin de l'année sera mis en place un nouveau cycle d'homologation européen, avec l'objectif de communiquer enfin aux automobilistes des valeurs de consommations et d'émissions polluantes moins farfelues. Certains constructeurs jouent déjà le jeu, puisque les trois marques du groupe PSA viennent de dévoiler les consommations en usage réel de plus de 50 modèles, représentant 1 000 versions. PSA complétera ses données avec les valeurs de rejets de NOx d'ici cet été.

Côté réglementations, le filtre à particules, déjà obligatoire sur les moteurs diesels, le sera aussi bientôt pour les essences. Une mesure efficace, avec laquelle les constructeurs ne peuvent pas tricher. Car pour le reste, les normes ont beau être de plus en plus sévères, les affaires montrent que les constructeurs s'arrangent pour les respecter à minima, jouant trop avec le protocole d'homologation.

Est-ce un argument d'achat ?

Les chiffres de ventes des sociétés concernées le montrent : les scandales ne semblent pas nuire aux ventes. Voilà qui répondrait presque à notre question de la semaine ! Mais vous, qu'en pensez-vous ? Au-delà de la question de l'importance des émissions polluantes, est-ce que vous êtes sensibles aux affaires ? La pollution automobile semble faire réagir vivement. On dit souvent que le meilleur moyen de manifester contre une entreprise est de la boycotter en n'achetant pas ses produits. Mais au moment de changer de véhicule, le niveau de pollution est loin d'être un argument déterminant pour choisir un modèle. Il y a ce qu'on pense et ce que l'on fait, en pleine conscience ou pas. 

Hors CO2, accordez-vous de l'importance aux niveaux d'émissions polluantes des voitures ? Non à 56 %

Un peu plus de 500 votes ont été enregistrés au cours de la semaine. Le non l'emporte avec 56 % des avis exprimés. Jean-christophe13 dit faire attention pour les déchets et le tri des ordures mais avoue "sa faute" : la voiture est "sacrée" pour lui. Faute avouée, à moitié pardonnée ? Antho86 pense qu'il "faudrait calculer l'impact écologique total de la construction de la voiture jusqu’à la destruction", et rappelle par exemple que le freinage émet des particules fines. Discours similaire pour GY201, qui ajoute que "c'est le côté image qui pèse le plus pour tous ceux qui peuvent se permettre de choisir. Aujourd'hui, l'image la plus appréciée est une économie de façade avec des hybrides et des électriques". De son côté, V_toostie se dit content d'être passé à l'hybride, "même si cela n'est qu'une goutte d'eau dans l'océan".

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