2. Sur la route : inversion des rôles

Jusqu’à présent, les deux mastodontes du premium allemand avaient des terrains de jeux bien définis. À BMW le dynamisme, voire la sportivité, et les sensations de conduite, à Mercedes, le confort et la douceur. Mais, afin de séduire toujours plus de nouveaux clients, chacun de ces deux poids lourds tente, au fil des générations, d’aller jouer dans ce qui était alors le pré carré de son adversaire. Parcourir plusieurs centaines de kilomètres au volant des GLC et X3 illustre parfaitement cette tendance.

Bien qu’il paraisse, par rapport à son prédécesseur, peu différent à l’œil nu, le GLC II a largement revu sa façon de se comporter sur la route. Châssis réactif, direction directe mais aussi, et c'est moins louable, suspensions affermies sont désormais le lot de ce SUV familial. Un caractère mis en exergue, sur notre modèle d’essai, par la présence de la finition AMG Line (amortissement plus ferme et sièges avant Sport), des jantes optionnelles de 20" et, surtout, du pack Technique incluant la suspension pneumatique et les 4 roues directrices.

La réactivité de ce lourd, 2 tonnes à vide, véhicule ravira les amateurs de conduite enjouée. L’impression de lourdeur n’est presque jamais présente, hormis lors des phases prolongées d’accélération où les 220 ch de la mécanique, dont 23 sont fournis par l’assistance électrique, semblent parfois à peine suffire. C’est notamment le cas sur les routes sinueuses où les phases de relances succèdent à celles de freinage. Concernant ce dernier point, soulignons également qu’il semble parfois mis à mal par l’impression masse du GLC. En revanche, l’agilité est bluffante : la direction est extrêmement précise, et le braquage des roues arrière permet à l’auto de s’inscrire plus franchement dans les virages. Mais tout ceci ajoute du poids et a imposé aux ingénieurs de mettre au point un amortissement plus ferme. Ainsi, même en réglant la suspension sur le mode Confort, les pneus à flanc bas font remonter dans l’habitacle toutes les déformations de la route. Autre déception concernant le confort, la sonorité du 2.0 Diesel est à la fois trop présente et peu harmonieuse.

Prendre ensuite le volant du X3 démontre qu’une BMW peut se montrer (presque) moelleuse. Pourtant, là encore, nous disposions d’un exemplaire équipé d’un châssis aux réglages sportifs et de jantes de 20". Mais la suspension pilotée SelectDrive, proposée au tarif raisonnable de 650 €, est mieux à même de s’adapter au terrain. Ajoutez-y un moteur moins présent à bord, bien qu’il ne batte aucun record de discrétion, et une direction un peu moins directe, et vous obtiendrez un bavarois tout à fait apte à un usage familial. Même ses sièges avant, pourtant eux aussi des plus enveloppants, se montrent un peu plus moelleux que ceux de son ennemi juré. Le X3 perd toutefois quelques points en matière de reprises et d’accélérations car, même s’il reçoit le renfort d’un dispositif de micro-hybridation, son 2.0 ne développe toujours "que" 190 ch. Il se révèle également un peu moins agile sur itinéraire sinueux, à cause d’un roulis plus prononcé et de l’absence de roues arrière directrices. La répartition de la puissance de cette variante 4 roues motrices se fait pourtant au bénéfice, en conditions normales, de l’essieu arrière, ce qui permet aux fans de la marque de retrouver un caractère assez typé propulsion.