Takata : un milliard de dollars d'amende aux États-Unis
C’est le temps des moissons pour le département de la justice américain. Pour éviter un procès pénal ; ledit département propose un plaidé coupable assorti d’une forte amende pour solde de tout compte. Volkswagen a déjà ouvert son carnet de chèques pour épurer le passif du « dieselgate ». C’est maintenant au tout de l’enseigne Takata de délier les cordons de la bourse pour dégonfler enfin l’affaire de ses airbags meurtriers.
Le groupe japonais Takata a décidé de plaider coupable de fraude aux États-Unis pour solder le scandale de ses airbags défectueux. Pour en finir avec cette situation, il versera une amende d’un milliard de dollars, une somme qui sera destinée à indemniser les automobilistes et les constructeurs floués par les pratiques du groupe.
Des pratiques condamnables puisque, à partir de l’an 2000, le groupe aurait fourni aux grands constructeurs automobiles qui sont ses clients, des rapports « tronqués et frauduleux » afin de tromper leur vigilance et maintenir ses chiffres de vente. On rappellera que Takata pèse 20 % du marché mondial des airbags et ceintures de sécurité.
Takata a dissimulé pendant des années l’existence d’un défaut majeur dans ses airbags, susceptibles d’exploser inopinément en projetant des fragments sur le conducteur ou le passager. Quinze décès, dont onze aux États-Unis, sont associés à cette avarie. Or, comme le précise logiquement le département de la justice (DoJ) américain, « les équipementiers automobiles qui vendent des produits censés protéger les consommateurs contre des blessures ou des décès doivent placer la sécurité avant les bénéfices ».
Ce scandale a conduit l’agence de la sécurité routière américaine (NHTSA) à ordonner le rappel de quelque 70 millions de ces airbags, qui ont été utilisés à grande échelle par de nombreux constructeurs tels que Honda, BMW, Fiat Chrysler, General Motors, Ford, Nissan, ou encore Toyota. Environ 30 millions d’autres unités doivent également être réparées sur le reste du globe.
En novembre 2015, le groupe japonais avait réglé une amende civile de 200 millions de dollars aux États-Unis, dont 130 avec sursis. Il a été forcé d’annoncer plusieurs mesures pour changer ses pratiques. Enfin, trois de ses anciens cadres sont inculpés dans cette affaire. Shinichi Tanaka, Hideo Nakajima et Tsuneo Chikaraishi qui étaient en poste aux États-Unis sont notamment accusés de « conspiration ».
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