Téléphone au volant: la cause perdue?
Selon une étude récemment publiée, 73% des automobilistes avouent utiliser leur téléphone en conduisant, et ce chiffre monte à 84% chez les 25-34 ans.
Le télétravail et la digitalisation accrue qui l’accompagne modifient en profondeur le quotidien des Français. Cela se manifeste notamment par une utilisation accrue du téléphone au volant.
Selon une étude (1) récemment publiée par la Sanef, 81% des conducteurs réguliers et même 84% des 25-34 ans utilisent leur combiné en conduisant. Ce chiffre s’élève à 73% chez les télétravailleurs, qui pour 15% d’entre eux déclarent utiliser leur téléphone plus qu’avant la crise sanitaire.
Pire : 10% des mêmes télétravailleurs reconnaissent participer à des réunions téléphoniques ou des visioconférences tout en conduisant. Enfin, 11% des automobilistes avouent conduire encore avec le téléphone à la main.
« L’usage du téléphone au volant a de multiples conséquences sur la conduite : il met en danger les automobilistes mais aussi nos agents en intervention sur les voies », déplore un responsable de la sécurité routière du groupe Sanef. La société concessionnaire d’autoroutes a lancé une campagne de sensibilisation sur ce thème, qui durera jusqu’au 26 novembre.
Pour mémoire, l’usage du téléphone ou d’oreillettes au volant est passible d’une amende forfaitaire de 135 € et du retrait de 3 points sur le permis de conduire. Et si une infraction est commise alors même qu'on tient son téléphone en main, on encourt une suspension de six mois du permis de conduire.
435 000 automobilistes ont ainsi été sanctionnés en 2019 (et 395 000 en 2020 année ou le trafic a été moins dense). Et encore ces chiffres ne recouvrent-ils qu’une très faible part de la réalité, dans la mesure où il est quasi-impossible de sanctionner l’usage d’un téléphone à travers les kits mains-libres intégrés aux voitures.
Dans son dernier bilan annuel, la Sécurité routière rappelle que le facteur « inattention ou téléphone » se retrouve dans 13% des accidents mortels, tandis que l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) considère que l’utilisation du téléphone multiplie par quatre le risque d’accident.
Avec des voitures à bord desquelles se multiplient les écrans, et que les constructeurs présentent de plus en plus comme des smartphones roulants, on conçoit l’ampleur du défi qui va se poser sur les routes dans les années à venir.
(1) Méthodologie : 1000 interviews réalisées en ligne du 13 au 15 octobre 2021 auprès d’un échantillon représentatif de la population française métropolitaine âgée de 18 ans et plus (méthode des quotas appliquée aux critères du sexe, de l’âge, de la profession des interviewés après stratification par région et catégorie d’agglomération).
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