Toyota annonce sa première usine produisant eau, électricité et hydrogène
Toyota annonce aujourd'hui la création d'une future usine qui produira de l'hydrogène en Californie à partir d'énergie 100 % renouvelable. Le constructeur japonais devient ainsi le premier constructeur automobile à disposer d'une telle unité de production, à un moment où tout le monde s'intéresse plutôt à l'électrique à batteries.
Bien qu'elles aient une pile à combustible (qui pourrait d'ailleurs fonctionner avec d'autres carburants), la voiture à hydrogène reste une voiture électrique au sens strict du terme. L'électricité est en effet l'énergie utilisée pour alimenter les moteurs et les faire fonctionner, comme sur une Tesla ou une Nissan Leaf. La différence, évidemment, réside dans la provenance de cette électricité.
A un moment décisif de son histoire, Toyota a fait un choix, comme à l'époque des débuts de l'hybride, il y a vingt ans. Bien que le constructeur ait récemment annoncé se mettre à l'électrique (probablement en marche forcée, pour ne pas se faire larguer par la concurrence), la marque nippone continue de miser contre vents et marées sur l'hydrogène, un carburant ultra prometteur sur le papier mais qui présente toujours un inconvénient majeur : sa production est soit très polluante à cause de l'utilisation de produits fossiles, soit très complexe à industrialiser en masse. Ajoutez à cela que l'hydrogène est un élément compliqué à stocker, et vous obtenez un pari hautement risqué pour Toyota qui persiste après la Mirai.
Le constructeur japonais est en effet dans une nouvelle phase de développement de l'hydrogène (la phase 3), dont les premiers résultats seront visibles sur le marché dès 2025. En attendant, Toyota s'intéresse aussi à la production.
Toyota Tri-Gen, la première usine de production de grande capacité qui produit de l'hydrogène
Nous ne sommes pas encore au stade où l'hydrogène coule à "flots", comme ce peut être le cas aujourd'hui pour le carburant d'origine fossile, facile à stocker, et relativement bon marché. Mais la recherche avance, notamment sur les échanges entre électricité, hydrogène et biomasse via des conversions en tout genre (électrolyse, notamment).
L'usine Tri-Gen de Toyota, qui démarrera son activité en 2020, et qui se situe du côté de Long Beach aux Etats-Unis, est un exemple des avancées. Toyota annonce que Tri-Gen produira environ 2,35 MW d'électricité par jour, et 1,2 tonne d'hydrogène sur la même durée. Suffisant, selon le constructeur japonais, pour alimenter 2350 foyers et 1500 véhicules, le tout à partir de biodéchets "provenant de l'agriculture". L'usine ne produira pas que de l'électricité et de l'hydrogène puisqu'il en sortir aussi de l'eau.
Toyota annonce que l'énergie produite sur place servira dans un premier temps à alimenter le TLS (Toyota Logistics Services), ce qui en fera le "premier site Toyota d'Amérique à utiliser 100 % d'énergies renouvelables". Avec BMW, qui a récemment annoncé vouloir s'alimenter exclusivement en énergie renouvelable sur l'un de ses sites, Toyota fait donc partie des pionniers dans le genre, tout en intégrant l'hydrogène.
En plus de l'alimentation des services logistiques, Toyota utilisera l'hydrogène produit pour son poids lourd marchant à l'hydrogène et pour une flotte de Mirai. C'est aussi l'occasion pour l'opérateur Air Liquide d'installer l'une des plus grandes stations au monde délivrant de l'hydrogène.
En bref, un "démonstrateur grandeur nature", comme l'appelle Toyota, qui pourrait en appeler d'autres, même si pour l'instant, nous attendons toujours une véritable production à échelle mondiale de ce carburant tant attendu. La baisse continue du prix des véhicules à hydrogène pourrait probablement aider un peu le secteur à avancer dans le bon sens. Mais il faudra probablement se montrer encore très patient avant que l'on franchisse, enfin, le stade du "simple" démonstrateur.
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