Uber a un logiciel pour éviter les forces de l'ordre
C’est une nouvelle pierre dans le jardin de l’enseigne Uber qui commence à ressembler à une carrière. À force de jouer à la marge, le spécialiste du véhicule de transport avec chauffeur venu de Californie se prend les pieds dans le tapis. Même son grand patron Travis Kalanick est dans le collimateur après des révélations sur la culture sexiste, violente et débauchée qui règnerait au sein de l'entreprise. Comme si cela ne suffisait pas, voici à présent ce logiciel secret destiné notamment à éviter que ses chauffeurs ne soient contrôlés par les autorités.
Un dispositif qui n’est pas un fantasme puisque l’entreprise Uber avoue officiellement son existence. Il a même un nom : "Greyball". Cet outil était utilisé dans les villes où il n'était pas interdit. Son but ? Protéger les chauffeurs contre des concurrents malintentionnés utilisant leur smartphone pour les gêner, plutôt que pour réserver des courses réelles. Un système salvateur de protection en quelque sorte. Uber insiste d’ailleurs sur le fait que le logiciel était surtout utilisé dans des endroits où les chauffeurs craignaient pour leur sécurité.
Peut-être, mais la même technique était utilisée contre des opposants s'alliant avec les autorités pour des opérations secrètes visant à piéger ses conducteurs. Du coup, c’était aussi pour éviter d'avoir à faire aux forces de l'ordre et pas uniquement pour se prémunir contre des gens voulant s'en prendre physiquement aux chauffeurs.
Jusqu’à sa révélation par le New York Times, cet outil était gardé secret par Uber et il est utilisé dans plusieurs pays. Son efficacité est redoutable. Les personnes travaillant pour les autorités de régulation sont par exemple ciblées et voient leurs courses annulées. Le logiciel montre à ces personnes une fausse application sur leur smartphone, avec carte et fausses voitures fantômes en mouvement, selon le quotidien new-yorkais. Le logiciel met aussi hors limites certains bâtiments du gouvernement.
Une autre manière d'évincer les contrôleurs consiste également à vérifier que le numéro de carte bleue accolé à un client est bien lié à une carte personnelle, et non à un compte gouvernemental ou de la police, précise encore le New York Times. De quoi se poser des questions d’éthique ce dont ne s’embarrassent guère les marchés financiers : Uber est valorisé à hauteur de 68 milliards de dollars et opère dans des dizaines de pays. Et bien qu’accumulant les pertes, l'entreprise a jusqu'ici largement couvert ses besoins financiers avec des investisseurs privés.
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