Une affaire de "mouse-jacking" qui inquiète sur les professionnels
Autrefois, on voulait une voiture en faisant une effraction. Avec l’avènement de l’électronique, on a cru dans un premier temps que le moment de la sécurité absolue était venu. Tout faux, et c’est même le contraire. Au point qu’un nouveau type de mode opératoire a fait florès : le « mouse-jacking ». Un piratage électronique qui pose d’autant plus question qu’il inquiète sur certains professionnels, complices quand ils ne sont pas auteurs. Dernier exemple en date, dans le Gard.
Le piratage électronique des systèmes de sécurité, appelé parfois "mouse jacking", représente une large majorité (68 %) des vols de voitures en France, selon une étude publiée fin novembre par l'association 40 millions d'automobilistes et le cabinet d'expertise automobile BCA Expertise. De quoi se poser des questions sur notre dévotion à la puce savante. Des interrogations qu’alimentera cette nouvelle affaire de voitures volées à grande échelle résolue dans le Gard, qui pourrait permettre d'élucider des milliers de vols de véhicules à travers la France.
Un réseau de douze personnes, interpellées depuis la fin novembre et mises en examen notamment pour association de malfaiteurs et vols et recels de vols en bande organisée. Huit d'entre elles ont été incarcérées. Âgés d'une trentaine d'années, la plupart des voleurs présumés étaient déjà connus pour des faits de petite délinquance. Mais pas seulement.
Les gérants d'un garage marseillais seraient aussi impliqués dans ce trafic international par piratage électronique. Spécialisés dans le diagnostic électronique des véhicules, il semblerait que les professionnels étaient parvenus à s'introduire dans des données informatiques pour récupérer le code individuel propre à chaque véhicule nécessaire à son démarrage. Grâce à ces codes, les véhicules pouvaient être dérobés en quelques minutes.
Au total, "plusieurs milliers de véhicules auraient été dérobés selon le même mode opératoire, sur le territoire national", a précisé la DDSP du Gard sur France Info Provence Alpes Côte d'Azur. Les véhicules de moyenne gamme volés étaient notamment revendus en circuit court, a précisé la même source proche. Les enquêteurs ont saisi 800 000 euros sur des comptes bancaires, des appartements, des véhicules, dont une Porsche, et "de nombreux objets de luxe", toujours selon la DDSP.
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