USA: les constructeurs doivent déclarer TOUS les accidents des voitures autonomes (n'est-ce pas, Tesla?)
Alors que les technologies de conduite automatisée se développent rapidement, les autorités américaines enjoignent les constructeurs à déclarer tout accident impliquant des systèmes d’aide à la conduite. Tesla est particulièrement visé.
Les constructeurs manqueraient-ils de transparence au sujet de la sécurité réelle offerte par les technologies de conduite automatisée ? C’est bien possible, et c’est pourquoi la NHTSA (National Highway Traffic Safety Administration), l’organisme qui gère la sécurité routière aux Etats-Unis, les enjoint désormais de signaler tout accident grave aux autorités dans un délai de 24 heures la survenue de celui-ci.
Sont ainsi concernés les cas de décès impliquant au moins un véhicule doté d’un système de conduite automatisée de niveau 2, c’est-à-dire le deuxième degré d’assistance disponible, avec régulation de vitesse et maintien dans la voie, mais qui nécessite encore une surveillance constante du conducteur.
Cela intéresse aussi les cas où une personne a été hospitalisée, où un véhicule a dû être remorqué, où un airbag s’est déclenché et enfin tout cas impliquant un cycliste ou un piéton. De plus, les informations doivent être réactualisées dans une période de dix jours après l’accident. De très lourdes amendes sont prévues en cas de manquement à ces règles, ce qui n’a rien de surprenant.
« La mission principale de la NHTSA est la sécurité. En rendant obligatoire la déclaration des accidents, l'agence aura accès à des données critiques qui permettront d'identifier rapidement les problèmes de sécurité qui pourraient survenir dans ces systèmes automatisés », commente le Dr Steven Cliff, administrateur de la NHTSA. « La collecte de données contribuera à inspirer la confiance du public dans le fait que le gouvernement fédéral surveille de près la sécurité des véhicules automatisés. »
Cette nouvelle réglementation vise pour le moment une douzaine d'entreprises, parmi lesquelles General Motors, Waymo, filiale d'Alphabet (donc Google), et bien sûr Tesla. Cette dernière est dans le viseur des autorités américaines à la suite de polémiques sur des accidents impliquants certaines de ses voitures dont les aides à la conduite auraient pu être enclenchées.
En juin, la NHTSA avait annoncé avoir ouvert 30 enquêtes sur des accidents de Tesla survenus depuis 2016, lesquels auraient entraîné 10 décès. Il est également reproché à l’entreprise le fait qu’elle entretienne un certain flou sur le niveau d’assistance réelle de ses voitures, faisant miroiter ce qu'elle présente comme une « capacité de conduite entièrement autonome », ce qui n'est pas (ou pas encore) complètement le cas.
Bref, si la collecte de données doit servir aux constructeurs et équipementiers pour développer leurs produits, elle apparaît aussi comme un élément primordial pour la sécurité, qui doit à ce titre être partagé.
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