Vers un bioethanol E85 totalement renouvelable?
La filière du bioéthanol E85 travaille à une évolution plus écolo encore de ce carburant, grâce à l'incorporation de carburants synthétiques en lieu et place des énergies fossiles. Crédible?
Alors que se profile l’interdiction de vente des voitures thermiques neuves à partir de 2035 sur le continent européen, la résistance tente de s’organiser. Caradisiac a déjà évoqué la piste des carburants de synthèse, que défendent des constructeurs comme Porsche, tandis que d’autres acteurs s’engagent en faveur des biocarburants, dont la neutralité carbone est censée être assurée par le caractère renouvelable.
Ce lundi matin, la Collective du bioéthanol, organisme qui veille aux intérêts de l’E85, ce carburant contenant jusqu’à 85% d’éthanol d’origine agricole (mais 75% en moyenne sur l’année) à du Sans plomb 95 et qui connaît un succès croissant en France grâce à des tarifs de l’ordre de 90 centimes par litre, annonce travailler à la mise au point d’une version contenant 100% de produit renouvelable. Le principe consiste à remplacer les 25% de partie fossile par du carburant 100% renouvelable qui peut soit consister en une bioessence, soit en e-essence, soit en un dérivé d'éthanol. Autant de mélanges qui, à en croire la Collective, « fonctionnent correctement dans le moteur grâce aux bonnes propriétés de l’éthanol qui apporte son indice d’octane élevé. »
L’organisme s’appuie pour cela sur une étude réalisée par l’IFPEN (Institut français du pétrole - Energies nouvelles) dont il ressort que « toutes les émissions de polluants sont au moins inférieures de 80% aux limites de la norme Euro 7. » Et ce serait même « encore meilleur sur les oxydes d’azote et les particules fines. »
Et c’est ainsi que la filière bioéthanol évalue, dans un scenario idéal, le potentiel du bioéthanol français à 5 millions de voitures en 2035…en prenant le cas d’hybrides rechargeables consommant 3,5 l/100 km (scénario idéal là aussi). Celles-ci seraient alimentées avec 18 millions d’hectolitres de bioéthanol (contre 12 aujourd’hui), ce qui n’occuperait que 1% de la surface agricole utile, à quoi
s’ajouteraient donc 6 millions d’hectolitres d’essence renouvelable.
Science-fiction ? Optimisme, à tout le moins, même si un E85 renouvelable existe déjà en Californie, où il représenterait un tiers des volumes de ce carburant consommés en 2022. Il se compose de 83% de bioéthanol et de 17% de bioessence.
Cette solution est présentée par ses défenseurs comme intermédiaire entre l’hybride rechargeable et le 100% électrique, et ceux-ci espèrent aujourd’hui être entendus par les autorités. On ignore donc encore ce que pourrait devenir un tel carburant en Europe, mais on conçoit parfaitement que tous les partisans du moteur thermique aient envie d’y croire.
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