Voies sur berges piétonnes : la Maire de Paris fait fi de l'avis défavorable de la commission d'enquête
La commission d'enquête publique dédiée à la piétonnisation d'une partie des voies sur berges rive droite à Paris a rendu un avis défavorable au projet. Furieuse, Anne Hidalgo a décidé de ne pas suivre cet avis consultatif et critique violemment le rapport de la commission.
La commission d'enquête publique sur la piétonnisation des voies sur berges rive droite à Paris a rendu un avis défavorable sur le projet, justifiant son choix avec plusieurs raisons.
Pour la commission, l'enquête n'a pas été réalisée dans tout le périmètre concerné. Elle critique également l'étude d'impact publiée en juin, soulignant que celle-ci se limite aux 1er, 4e, 7e et 12e arrondissements alors que les 5e, 6e et 8e seront aussi touchés avec « un report de près de trois quarts des véhicules » qui ne pourront plus emprunter l'itinéraire fermé. La commission estime aussi qu'elle ne dispose pas d'éléments suffisants concernant les conséquences dans les villes limitrophes ou encore que « l'étude d'impact ne permet pas d'établir la réalité de la réduction de la pollution » promise.
Le projet sera soumis au Conseil de Paris le 26 septembre
L'avis de la commission étant consultatif, Anne Hidalgo n'est pas obligée de le suivre… et ne compte pas le faire. La Maire soumettra au Conseil de Paris le 26 septembre une délibération visant à valider définitivement la piétonnisation des berges sur 3,3 km (des Tuileries au tunnel Henri IV), une « absolue nécessité ». Selon elle, les motivations de la commission « résonnent comme un déni complet de l'urgence climatique » et « ne tiennent pas compte des motifs environnementaux, sanitaires, urbains et culturels » à l'origine du projet.
Anne Hidalgo rappelle que plus de 60 % des Parisiens sont favorables au projet « dont un automobiliste sur deux » et que la pollution de l'air est responsable de 6 500 décès prématurés par an à Paris, en insistant sur le fait que le trafic routier est la principale cause de cette pollution.
En plus du communiqué de la Maire, le site Internet de la Ville de Paris propose un long article rappelant « pourquoi le projet est pertinent ». Pour se justifier, la Ville met d'abord en avant le succès de la piétonnisation rive gauche, entre le Pont Royal et le Pont de l'Alma.
Anne Hidalgo juge les arguments de la commission "caricaturaux"
La mairie indique que l'enquête a fait l'objet d'une très large campagne d'information dans les journaux ou les supports de communication de la Ville, soulignant que tous les Parisiens pouvaient consulter les documents en ligne. D'ailleurs, dans sa réaction, Anne Hidalgo précise que les Parisiens l'ont élue en connaissant l'existence de son projet et tacle la commission : « aucune commission ne peut s'opposer ou paralyser l'expression démocratique, encore moins avec des arguments aussi insuffisants que ceux présentés dans le rapport ». La Maire juge ces arguments « caricaturaux, peu nuancés ».
De plus, la Ville de Paris souligne le fait que le taux d'avis favorables parmi les contributions reçues est similaire à celui observé lors de l'enquête publique pour la rive gauche, qui avait reçu un avis favorable de la commission d'enquête. Concernant la pollution, la mairie met encore en avant la rive gauche, déclarant qu'une diminution moyenne de 15 % du dioxyde d'azote a été mesurée et que « tout conduit à penser que des résultats similaires seront atteints rive droite ».
À propos de l'impact dans les villes limitrophes, la mairie indique qu'elle a fourni des études « incontestables » qui ont démontré qu'il n'y aura pas une augmentation sensible du trafic dans les villes de la métropole. Les reports de circulation seront localisés dans l'hyper centre et les voies impactées pourront absorber le trafic supplémentaire.
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