Voiture électrique : et Faurecia inventa la couleur du son
La conquête du marché de l’automobile par la voiture électrique est en marche, un mouvement branché sur une stigmatisation des moteurs thermiques de la part des législations de tous les pays qui veulent réduire la circulation, la pollution, et les nuisances dans leurs villes. Un bouleversement en cours qui redistribuera les cartes dans cet univers forcé à se réinventer. Cependant, l’engin à batterie ne nous condamnera pas à l’ennui. La voiture a beau vouloir être rangée au rayon d’un simple moyen de locomotion, on voudra toujours du plaisir en roulant avec. Travailler sur les sens a donc toujours du sens, même sans essence. Et cela passe d’abord par le son…
La révolution électrique dans l’automobile va faire grand bruit, même si ce type de voiture a la particularité de se déplacer dans le plus grand silence. Tellement d’ailleurs qu’il en constitue un danger pour les autres usagers de la route et des voies publiques. En Europe comme aux États-Unis, on a pris en compte cette problématique sécuritaire avec une augmentation régulière, et inquiétante, du nombre d’accidents impliquant des piétons et des cyclistes avec des voitures équipées d’une motorisation électrique, notamment en zone urbaine.
Dès lors, à Au-delà de 30 km/h, à partir du 1er septembre 2019, tous les véhicules électriques et hybrides neufs devront émettre un son lorsqu’ils rouleront à une vitesse inférieure à 30 km/h. Aujourd’hui, en deçà de cette vitesse, ils sont totalement silencieux et les bruiteurs sont optionnels. Au-delà de ces 30 km/h, On considère que les bruits de roulement et aérodynamiques sont suffisants pour signaler leur présence.
Une situation qui a ouvert une opportunité : celle de l’identité sonore. Un travail qui relève carrément de l’artisanat et qui s’apparente à la fragrance d’un parfum. Un enjeu que l’équipementier Faurecia a compris en faisant travailler sur son site de Bavans dans le Doubs des mécatroniciens et des acousticiens.
Dans les colonnes de l’Est Républicain, Frédéric Abadie, directeur du site Faurecia de Bavans explique : « il y a ce que dit la loi, qui pose un cadre général, et il y a la couleur du son, l’image que les constructeurs veulent donner à leurs nouveaux produits. Chacun va chercher à typer sa marque, ses véhicules. Il y a l’aspect normatif, qui conditionne une partie du résultat final, mais beaucoup de choses se jouent au niveau de la sensibilité : il y a le son que l’on entend depuis l’extérieur de la voiture et celui que l’on perçoit quand on est à l’intérieur de l’habitacle ».
L’être humain et son véhicule auront donc toujours besoin d’une connexion sensorielle. Et c’est une bonne nouvelle : « l’idée, c’est de conserver une signature », explique Frédéric Abadie. « Un client habitué à rouler avec un 6-cylindres est aussi habitué à un certain bruit du moteur. Et il ne veut pas que ça change ». Un créneau porteur puisque Faurecia travaille sur le sujet avec Porsche sur son site d’Augsburg en Allemagne, mais aussi avec Ferrari du côté de Bavans…
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