Voitures électriques: vers un Airbus de la batterie
Pour qui en douterait encore, la voiture électrique est bel et bien sur les rails d’un développement durable. Le 11 octobre, les autorités européennes recevront de grands acteurs de l’industrie en vue de la création d’un « Airbus de la batterie ».
Bien malin qui saurait prédire la part que prendront les voitures électrifiées dans le marché automobile mondial. Selon le dernier rapport de l’Agence Internationale de l’Energie, celle-ci s’établit à plus de 2 millions aujourd’hui dans le monde et passerait entre 9 et… 20 millions de véhicules en 2020, puis entre 40 et 70 millions cinq ans plus tard. Des estimations qui varient donc du simple au double, et qui dépendront à la fois des progrès réalisés par les batteries et des politiques publiques mises en œuvre pour le développement de ces technologies.
C’est dans ce contexte que l’Union Européenne a invité, le mercredi 11 octobre prochain à Bruxelles, de grands acteurs de la filière automobile européenne, à la fois côté constructeurs et équipementiers, pour évoquer la place que pourrait prendre l’Europe sur le marché des batteries pour moteurs électriques et hybrides. Un marché aujourd’hui dominé par des entreprises asiatiques (Panasonic et Nec au Japon, LG et Samsung en Corée, BYD et CATL en Chine), qui assurent à elles seules 80% de l’offre, et dont les batteries lithium-ion restent moins onéreuses malgré les coûts d’importation.
« Maros Sefcovic [vice-président de la Commission européenne, NDLR] a invité des représentants de l'industrie automobile pour évoquer ce que doit faire l'Europe pour assurer une présence industrielle sur cette dernière étape de la valeur ajoutée. […] J'espère que la question d'un Airbus de la batterie viendra sur la table », a indiqué à Reuters un dirigeant de l’équipementier Umicore, spécialiste des matériaux pour la dépollution des véhicules et des composants pour batteries. Dans une interview accordée au quotidien allemand Suddeuteche Zeitung en septembre, Maros Sefcovic avait déclaré au sujet de la voiture électrique que les Etats-Unis et la Chine étaient en avance sur l’Europe, et avait déjà évoqué lui-même le besoin d’un Airbus des batteries : «Nous avons des moyens disponibles pour soutenir la recherche, l’infrastructure et le marché de manière général». Quelques jours plus tard, le même déclarait que « l’ambition de l’UE est de créer une chaîne de valeur complète en Europe, qui inclut le recyclage » D’après Suddeuteche Zeitung , 2 milliards d’euros pourraient être utilisés pour développer les batteries et les motorisations alternatives en Europe.
On ignore encore quels constructeurs seront présents à Bruxelles le 11 octobre, mais outre Umicore, Reuters évoque la présence de Volkswagen, Saft (qui appartient à Total) et Continental AG. En septembre, un porte-parole de Volkswagen avait résumé les choses ainsi : « c’est la bonne initiative au bon moment. »
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