VW Sharan VR6 (1995 – 2006), le monospace au cœur noble, dès 4 000 €
Stéphane Schlesinger , mis à jour
Non, un monospace n’est pas une camionnette améliorée. Surtout quand il s’équipe d’un des 6-cylindres les plus musicaux jamais créés ! C’est le cas du VW Sharan VR6 (également appelé Ford Galaxy ou Seat Alhambra), spacieux, performant, mélodieux… et pas cher !
Dans la deuxième moitié des années 80, le succès du Renault Espace donne des idées à la concurrence. Seulement, son marché étant encore petit, celle-ci décide de l’investir via des partenariats, afin de limiter les frais de développement. Par exemple, Ford et Volkswagen s’associent dès 1987 pour produire le leur.
Le design est principalement l’œuvre de l’ovale bleu, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur, mais les moteurs seront allemands, en diesel et en essence, à une exception près. Pour fabriquer ce véhicule, les deux géants signent en 1991 une joint-venture, Autoreuropa, qui débouche sur une usine installée au Portugal. Leurs grands monospaces sont présentés sous forme de concepts au salon de Paris 1994, le Ford Galaxy d’un côté, le VW Sharan de l’autre. La commercialisation interviendra plus d'un an plus tard, un troisième larron arrivant quelques semaines après, le Seat Alhambra.
A quelques détails stylistiques près, ils sont identiques, la seule différence notable étant l’utilisation par chacun de son propre 2,0 l essence. Les diesels TDI et le VR6 sont donc communs. Chaque partenaire a aussi défini l'équipement de ses modèles à sa sauce.
Ainsi, si on souhaite le 6-cylindres, interdit au Seat, le VW est plus cher que le Ford, car il n’est proposé qu’en finition haut de gamme Carat. Clim auto, jantes alu, régulateur de vitesse, six sièges indépendants, toutes vitres électriques, alarme, ABS, antipatinage, double airbag : l’équipement est très complet. Le prix de 213 900 F (45 200 € actuels selon l’Insee) est en rapport ! Cela dit, un Renault Espace V6 Grand Ecran coûte 30 000 F de plus…
Sous le capot du VW, le 2,8 l atmo à 12 soupapes développe 174 ch, et emmène les 1 835 kg du Sharan à 200 km/h. Pour bien tenir la route, le monospace s’en remet à l’avant à des jambes McPherson et à l’arrière à des roues indépendantes, contrôlées par des bras obliques.
Evidemment, la clientèle plébiscitera le diesel, le VR6 demeurant dans l’ombre, même si, rapidement, il peut s’associer à la transmission intégrale Syncro. En 1997, ce bloc s’associe chez VW à la finition GL, moins fournie, alors qu’en 1998, la dotation s’enrichit. Le Sharan Carat gagne par exemple, une sono avec chargeur CD et un toit ouvrant. Pour sa part, la version GL est rebaptisée Confort. En 1999, le VR6 n’est plus proposé qu’en Syncro, et le cuir est désormais de série.
En mai 2000, le Sharan bénéficie d’un restylage touchant aux faces avant et arrière. Surtout, à l’intérieur, le tableau de bord est entièrement redessiné dans un style VW, ne devant désormais plus rien à Ford. L’équipement s’enrichit (xénons, sellerie mixte cuir-Alcantara), mais on retient surtout les évolutions techniques. En effet, le moteur grimpe à 204 ch en se parant d’une culasse à 24 soupapes, alors que la boîte passe de 5 à 6 rapports.
Conséquence, le Sharan VR6 atteint 217 km/h en pointe, alors que la transmission intégrale revient en fin d’année. Fin 2003, un léger remaniement intervient, touchant principalement à la poupe, et en 2006, le VR6 est retiré du programme d’importation français. Ce n’est pas la fin du Sharan de première génération, qui durera jusqu’en 2010 ! Ford avait renouvelé son Galaxy depuis bien longtemps…
Combien ça coûte ?
La désaffection touchant les monospaces aidant, le Sharan ne coûte pas bien cher, même en VR6. On trouve de beaux exemplaires ne nécessitant aucuns frais dès 4 000 €, affichant certes plus de 250 000 km. A 150 000 km, certains exigent 8 000 €, avec un certain optimisme. On ne relève pas de grosses différences entre les niveaux de finition ni les transmissions.
Quelle version choisir ?
Vu l’absence de différence de prix, autant prendre un Sharan Carat, et de préférence en phase II, avec le VR6 de 204 ch, plus performant.
Les versions collector
Un Sharan VR6 Carat en parfait état et affichant moins de 80 000 km est un pur collector : on n’en trouve pour ainsi dire pas !
Que surveiller ?
Très solide sur les Golf et Passat, le moteur VR6 l’est aussi sur le Sharan, s’il a été bien entretenu, naturellement. A fort kilométrage, on contrôlera la chaîne de distribution, pour éventuellement la changer. Une opération rare, et heureusement car elle impose de sortir le moteur. Pas de soucis particuliers sur les boîtes (manuelle ou automatique) si tant est qu’elles aient été vidangées en temps et en heure. Idem pour la transmission Syncro.
Les Sharan non restylés ont pâti de quelques soucis de finition, de bugs électronique et d’avarie de direction. Normalement, tout ceci a été résolu mais l’engin étant vieux et lourd, il nécessitera un contrôle serré des liaisons au sol. A surveiller également, les fonctions électriques et le bon fonctionnement de la clim.
Au volant
Dans un Sharan de 1999, on peut ne pas être subjugué par le dessin du tableau de bord. C’est du bulbeux façon Mondeo I, et pour cause : il a été dessiné par Ford. Il manque de rangements, mais se révèle correctement fabriqué et plutôt ergonomique. Derrière soi, c’est immense : le Sharan est l’engin rêvé des familles.
A l’avant, on profite d’une position de conduite correctement étudiée, même si le volant est un poil trop incliné. A la mise en route, bonheur : le moteur diffuse dans l’habitacle sa mélodie crémeuse. Après, il régale par sa douceur de tous les instants, sa souplesse et sa vigueur dans les tours. Il n’y a pas à dire, un 6-cylindres, ça transfigure l’agrément de conduite ! Les performances ? Le Sharan VR6 avance plus que dignement, mais ce n’est pas un sportif, même si la boîte, au demeurant plaisante à manier, ne tire pas trop long.
Ce tempérament plutôt orienté confort se traduit aussi par un comportement routier très sûr mais pataud. Pas grave, cela incite à profiter du confort des sièges, de la suspension filtrant correctement les inégalités (mais sans talent particulier), de la mélodie mécanique et de la visibilité panoramique. Surtout que mené ainsi, le Sharan VR6 saura se contenter de 11 l/100 km.
L’alternative youngtimer
Chrysler Voyager I V6 (1988 – 1996)
Lancé aux Etats-Unis en 1983, le Dodge Caravan peut être considéré comme l'un des tous premiers monospaces (même si le terme n’existait alors pas) de l’ère moderne, avant le Renault Espace. Importé en France dès la fin 1988, il se renomme alors Chrysler Voyager. En version luxueuse LE, il bénéficie d’un moteur V6 3,0 l d’origine Mitsubishi (141 ch), attelé à une boîte auto, qui l’emmène à près de 180 km/h !
Spacieux avec ses deux confortables banquettes amovibles complétant les sièges avant, il se révèle également sûr, très bien équipé et confortable. Restylé pour 1991, il peut alors bénéficier d’un V6 de 3,3 l (mais 150 ch seulement), d’une transmission intégrale et même d’une carrosserie allongée. Il perdurera jusqu’en 1996. A partir de 4 500 €.
Volkswagen Sharan VR6 (1996), la fiche technique
- Moteur : 6 cylindres en quinconce, 2 792 cm3
- Alimentation : injection électronique
- Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) ; bras obliques, ressorts hélicoïdaux barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 5 manuelle ou 4 automatique, traction
- Puissance : 174 ch à 5 800 tr/mn
- Couple : 235 Nm à 4 200 tr/mn
- Poids : 1 650 kg
- Vitesse maxi : 199 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 11,8 s (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces de Volkswagen Sharan, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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