2. Yamaha MT-07 (2021) - Sur route : simple mais complète
Repris des Tracer 700, le bloc instrument LCD présente un affichage négatif, fond noir et informations en blanc.
Net, clair et élégant, l’écran est des plus lisible mais se trouve placé assez bas. Cette fenêtre intègre un compte-tours type barregraphe en partie haute, au centre le tachymètre, un indicateur de rapport engagé à droite, la jauge de carburant à l’opposé l’odomètre entre les deux. Un dernier espace central permet d'afficher successivement, par poussoir au tableau de bord, odomètre, deux partiels, température extérieure et d'huile, consommation moyenne et instantanée.
Le levier de frein est réglable en écartement mais pas celui d'embrayage et le commodo gauche paraît étriqué et étroit. La commande de warning est toujours présente côté droit.
Toujours placée à 805 mm (option selle haute + 28 unités supplémentaires) l’assise est également étroite à sa jonction avec le réservoir pour améliorer encore l’aisance. La dernière évolution notable à bord concerne le guidon. Élargit de 30 mm pour un total de 693 unités d’un bout à l’autre, il est également plus haut de 12 mm et reculé de 10 vers le pilote. Des données sensibles pour optimiser le pilotage et le confort. Ainsi, le buste s’incline à peine vers l’avant et les bras tombent naturellement sur le cintre conique aux cornes marquées.
Les bottes posées sur des repose-pieds gainés, la flexion des jambes est sans excès et les plus grands trouvent aussi leur aise. Si le réservoir paraît large dans sa partie supérieure, ses volumes se réduisent ensuite d’avantage au niveau des genoux. Le confort global est très correct et la position de conduite intuitive.
Premier effet : facile
Une première injection fait immédiatement ressentir la facilité de la MT-07. Hyper compact, le gabarit réduit du roadster Yamaha et son évidence dans le trafic sont un atout au quotidien. Si le poids passe à 184 kg (+ 2) l’équilibre reste excellent et confère une prise en main sans difficulté et instantané. Son rayon de braquage excellent, ses rétroviseurs efficaces et sa docilité font de la MT07 une excellente monture urbaine.
Sous la coupe Euro5, le twin n’est pas d’une grande sonorité au ralenti et reste discret sur les coups de gaz. Une ligne Akrapovic complète à 1 599 € vous donnera plus de décibels. Mais la vie mécanique du bloc CP2 est séduisante. Sa souplesse est remarquable en évolution lente, permettant à la MT-07 de filer en quatrième sur un filet de gaz, à moins de 2 000 tours et 35 km/h. Sur les rapports intermédiaires ou même supérieurs, le bouilleur reste donc disponible, paré à vous propulser rapidement entre deux chicanes mobiles. La sélection est précise mais un peu sèche, tempérée par un embrayage très souple. Moins agréable, les poussoirs du commodo gauche se révèlent un peu étriqués. C'est principalement les clignotants que l'on cherche, encore actionnant parfois le klaxon.
Douceur, réactivité, agilité… des qualités bienvenues en arsouille. Car si la machine se fait avenante en ville, elle vous prépare un autre effet à la seconde injection.
Picouse d’adrénaline
Désormais vacciné à la dose réglementaire, vous voilà prêt à découvrir les autres facettes de la MT-07. À la moindre de vos envies, le best-seller Yamaha change vos trajets habituels en trip sous euphorisant. Fini la morosité. Une rotation de la poignée droite et vous voila à près de 200 km/h non loin du rupteur. À cette vitesse, les vibrations de la mécanique se font plus présentes. Mais les assauts du vent aussi… l’absence de protection fera rendre la main assez vite. Mais la tenue de cap est sans reproche. À vitesse normée sur autoroute, le bloc Yamaha fait son footing à 5 500 révolutions minute, prête à relancer la machine sur le sixième rapport. Ne gâchez pas votre shoot de plaisir en ligne droite, la MT-07 à mieux à offrir.
À commencer par la vigueur de sa mécanique. Sans inertie, elle prend ses tours avec célérité et tracte vigoureusement dès 4 000 tours sur les intermédiaires. Et comme le bloc ne rechigne aucunement à monter dans les tours, la plage d’amusement est plus que correcte. Largement disponible, le couple cède la place à la puissance vers 6 500 tours pour des envolées plus lyriques. Vif et subtilement rugueux, le twin dégage une personnalité séduisante. De plus, l’injection millimétrée assure un contrôle précis des accélérations à tout moment, notamment sur l’angle, sans à-coups.
Euphorie sous contrôle
Et la MT-07 à d’autres arguments pour vous faire planer. Sa partie cycle agile se combine désormais avec une ergonomie optimisée au guidon. Ce dernier offre appuis supplémentaires et confort en hausse. Neutre, évidente, la Yam' bascule d’un angle à l’autre sans temps mort avec une précision convaincante. Plus large, le cintre améliore sensiblement les évolutions mais aussi le ressenti du train avant. La monte en Michelin Road 5 n’y est également pas étrangère et délivre de bons retours d’informations du train avant. La MT-07 s’incline progressivement sur l’angle et y démontre une très bonne stabilité, même sur le bosselé. Le grip de la gomme Clermontoise est des meilleurs et pousse à forcer l’allure. Dénuées d’anti-patinage, les relances devront être plus mesurées lorsque la route se fait plus glissante. Car les 67 Nm de couple sont largement disponibles et le bloc tracte avec vigueur en sortie de courbe. Mais sur le sec, même froid, c’est très efficace et la roue avant voltigeuse s’économise régulièrement… L’ensemble permet de tester les limites de la garde au sol, même par 8 degrés Celsius. D’autant que la suspension améliorée en 2018 permet de garder un très bon rythme sur les routes frippées sans se désunir. Toutefois, emmené trop sportivement, l’amortisseur arrière peut s’avérer un peu sec sur les plus grosses compressions.
Pour calmer le rythme, la MT-07 peut compter sur ses nouveaux disques avant. La progressivité est excellente tout comme le contrôle au levier. Et la puissance de décélération est remarquablement jugulée par l’ABS. Ce dernier intervient sans intrusion outrancière. Également, la pince arrière est remarquable de contrôle et d’efficacité pour asseoir la moto en virage.
En pilotage sportif engagé, un embrayage anti-dribble aurait amené un surcroît d efficacité et de contrôle. D’autant que la fourche plonge vite en début de course. On n’oubliera donc pas de rentrer les rapports avec un coup d’accélérateur afin de synchroniser la boîte et éviter le blocage de la roue arrière. Enfin, la selle pilote offre un confort très correct même après 5 heures de routes parfois bien abîmées.
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