Yamaha R1 SP 2006: Une arme de piste à prix d'or
Super Production pour Sérial Pisteur!
Qu'il est dur de devoir se contenter de voir au lieu d'essayer.
Je ne peux pas blâmer le propriétaire du garage Technikmoto à Nice qui m'a gentiment laissé enfourcher et croquer la belle. La moto est neuve, elle n'a jamais roulé, et de toute manière, les routes alentours n'auraient pas permis de faire un galop d'essai ni quoi que ce soit de significatif.
Mais dieu qu'elle est belle !
Il faut dire que Yamaha a mis le paquet sur la R1 SP. Sortie en même temps de la R1 2006, cette version en série limitée propose ce qu'il y a de mieux comme missile à virages rapides autorisé à rouler.
Derrière les carénages sombres bleutés, le moteur de 998cc délivre dans sa dernière mouture la bagatelle de ... 106cv en France, mais la version libre dispensera 175cv à 12500tr/m, pour un couple de 106.6N.m, soit un petit gain de 3cv et une courbe de couple plus favorable. Le cadre Deltabox V retravaillé pour toujours plus de rigidité participe également à l'allégement général, et lui permet d'atteindre 174 Kg à sec. L'adoption de jantes Marchesini en aluminium forgé, ainsi que de carbone partout là où on peut en mettre n'y est pas étranger non plus.
Les suspensions de la bête sont à la couleur Ohlins, qui a développé une fourche et un amortisseur arrière spécifiques à la SP, avec en plus un réglage direct de la hauteur (habituellement on doit jouer sur la précontrainte avec les désavantages de cette méthode ou changer la biellette).
Le freinage reçoit les traditionnels étriers et maîtres-cylindre radiaux de la R1, connus pour leur efficacité. Je note juste que, compte tenu de la douloureuse, on aurait apprécié des durites blindées.
Dans la même veine, j'aurais bien ajouté que l'embrayage à câble fait un peu « cheap » à côté de la débauche technologique, et face aux nouvelles bombes qui se dotent d'hydraulique. Pour ma part, je préfère encore ces systèmes à câbles plus facile à entretenir et qui n'ont pas le défaut de fuir ou de devoir être purgé à cause de la température du bloc trop importante, en particulier pour une machine de circuit.
Au bout du câble, le mécanisme d'embrayage reçoit un système anti-dribble qui est toujours utile, à voir lors d'un essai en condition réelle.
Et voilà, le mot est lâché : « en condition réelle », c'est malheureusement tout le problème. Comment de nos jours pouvoir utiliser ou même essayer un bijou pareil en condition réelle. Je me met à la place de l'acheteur, quelqu'un qui veut forcement se faire plaisir pour avoir un des 500 modèle réservés à l'Europe. Ce dernier ira, je pense, avec une certaine retenue pour ne pas voir la diva terminer sa course avec perte et fracas.
J'espère seulement que les 500 européens chanceux sont des pilotes fortunés, histoire qu'on puisse en voir arpenter les circuits et quelques RN plutôt qu'orner un stand, un salon, une collection, un garage... Ou une terrasse de bar !
Bref, un doux rêve...
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