Essai longue durée : 3 000 km en Alfa Romeo Giulietta : mamie fait de la résistance
Rien de tel qu'un road-trip de 3 000 km pour étudier et évaluer une voiture. Alors, direction l'Italie, au volant du plus ancien modèle de la gamme actuelle d'Alfa Romeo, la Giulietta. Sous un soleil de plomb, les autoroutes, routes de montagne, artères urbaines, nous ont permis de voir si cette italienne avait encore quelques restes...
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Note
des propriétaires
Il est 7h30 en ce lundi 24 juin 2019, lorsqu'est donné le top départ du 3e road-trip de la rédaction de Caradisiac, au pied de la tour Eiffel, à Paris. Road-trip qui, les plus fidèles d'entre vous l'auront remarqué, fait l'objet aussi de notre "série de l'été"...
Au programme, huit jours sur les routes, en direction de l'Italie, et des berceaux historiques des marques avec lesquelles nous partons, à savoir Fiat, Alfa Romeo et même une Abarth. Un périple qui nous mènera vers Turin, Milan, Bergame, Vérone, Modène, Florence, San Gimignano, Sienne, avant de remonter vers la France en passant par Pise, Gênes, Sanremo et Pigna.
Huit jours qui s'avéreront être parfaitement caniculaires, un mois de juin historique dans l'histoire de l'Europe occidentale. Cela promettait, et ça a tenu ses promesses. Nous avons eu chaud, très chaud. Et heureusement que toutes nos autos (sans surprise cependant) étaient dotées de la climatisation, automatique pour ce qui concernait ma monture pour la semaine.
Ma compagne de road-trip, parlons-en justement. Une représentante de la marque italienne par excellence : Alfa Romeo. Une marque moribonde en France, certes, qui vend à peine plus de 8 300 autos à l'année, mais qui possède, avec Honda, la communauté de fans la plus active qui soit. Quand on est "alfiste", on défend sa marque bec et ongles, un phénomène que nous constatons à chaque fois que nous publions un essai ou une news sur un modèle estampillé du "Biscione" (symbole de Milan présent sur le logo de la marque).
Vous l'aurez bien sûr reconnue sur les photos, il s'agit du modèle le plus ancien de la gamme Alfa : la Giulietta. Sortie en 2010, elle a soufflé sa 9e bougie cette année. Avec aujourd’hui des modèles renouvelés en moyenne tous les 6 ans, c'est un âge avancé, pour ne pas dire canonique. Mais la mamie résiste encore, et l'on ne sait toujours pas quand elle sera remplacée, même si on s'en rapproche obligatoirement. Cependant, avec les années, elle a été plusieurs fois remise à niveau. Très peu esthétiquement parlant, un peu plus au niveau des moteurs. Justement, pour l'occasion, nous bénéficions de la dernière évolution du 2.0 diesel du groupe, qui développe désormais 170 ch (mais toujours 350 Nm de couple), contre 175 auparavant. Les nouvelles normes sont passées par là manifestement. Il est obligatoirement associé à une boîte manuelle pilotée à double embrayage 6 rapports, dénommée TCT chez Alfa Romeo. Une transmission assez ancienne elle aussi, comme le prouvent ses 6 rapports seulement, quand la norme est plutôt de 8 aujourd'hui.
Et si ce puissant diesel ne vous intéresse pas, vous pourrez à sa place choisir soit un plus petit 1.6 Multijet 120 ch, soit un moteur essence 1.4 turbo de 120 ch. Et... rien d'autre, Alfa ayant drastiquement réduit la gamme de moteurs (fini le diesel 2.0 150 ch, fini le 1.4 essence 150 ch et 170 ch, fini le 1750 TBi de 240 ch).
Esthétiquement toujours pimpante
Esthétiquement, la Giulietta est à quelques détails près (antibrouillards, dessin des boucliers) fidèle à ce qu'elle était à sa sortie. Il faut dire que son look, c'est ce qui plaît le plus. Il n'était donc pas nécessaire de le faire beaucoup évoluer. Le coup de crayon est en effet sympathique. Cette
compacte de 4,35 m de long, soit une taille dans la moyenne de la catégorie, semble râblée, ramassée. Ses poignées de portes arrière intégrées au montant arrière lui donnent de profil un air de coupé. Et si ses "yeux" globuleux ne plaisent pas à tout le monde, sa partie arrière fait l'unanimité, avec une signature lumineuse reconnaissable entre mille (cf. photo).
Notre version road-trip est une "Veloce", à la présentation spécifique et à l'équipement complet (pour une Giulietta). Ainsi, on trouve des liserés jaunes sur les boucliers, des étriers de frein peints en jaune également, et abrités derrière des jantes noires, un monogramme Veloce sur les ailes avant et une double sortie d'échappement. Le tout attire l'œil des passants. Et il est étonnant de constater que beaucoup de touristes, au pied de la tour Eiffel, point de départ du road-trip, la regardent aussi, même si beaucoup moins que sa sœur sportive la 4C.
À l’intérieur, à part quelques placages et choix de couleurs, rien n'a changé non plus depuis 2010. La finition Veloce ajoute juste des surpiqûres jaunes sur la sellerie et le volant, qui font écho aux lisérés jaunes extérieurs. On a d'ailleurs le choix, dehors comme dedans, entre ce jaune, et du rouge.
Si le dessin n'est pas désagréable (je trouve tout de même que le moyeu du volant est énorme), la qualité des matériaux est sincèrement indigne du statut premium revendiqué par la marque. Bien sûr la voiture date, mais tout de même. Les plastiques durs, facilement rayables, situés partout y compris où le regard se pose et où les mains peuvent traîner, ne sont même pas au niveau des concurrentes généralistes type Renault Mégane ou Peugeot 308. En clair, la Giulietta est larguée sur ce point. Heureusement, les assemblages sont corrects et il n'existe aucun bruit de mobilier, y compris par (très) fortes chaleurs, ce que nous avons malheureusement pu vérifier. L'ergonomie est datée, avec des compteurs jolis mais peu lisibles, et quelques boutons situés à gauche de l'écran qui sont cachés par le volant.
En termes d'habitabilité, et malgré une longueur respectable pour une compacte, l'italienne s'en sort également assez mal. Les places arrière sont juste moyennes, et le volume de coffre, lui, peut désormais être considéré comme faible. En effet, avec 350 litres seulement, il suffira tout juste pour partir en week-end en famille. Déjà, avec le matériel et les affaires de deux personnes pour un road-trip de 8 jours, il était presque plein. Et une simple Seat Ibiza (355 litres), ou une récente Renault Clio 5 (390 litres) proposent plus de volume pour les bagages.
Un équipement désormais loin des standards
Enfin, attardons-nous sur les équipements de cette presque ancienne. S'ils étaient à la page à la sortie, aujourd'hui, c'est un peu court. Oui, le système multimédia U-connect permet d'avoir un peu de connectivité avec une compatibilité smartphone, le Bluetooth, le GPS. Oui, la Giulietta bénéficie, comme toutes les Alfa, du sélecteur de mode de conduite DNA (pour Dynamic, Neutral et All weather). Elle a aussi des jantes 18 pouces et des sièges chauffants. Mais par exemple, pas de feux à LED, pas d'accès et de démarrage sans clé, pas de freinage automatique d'urgence, pas d'alerte de véhicule dans l'angle mort ou de régulateur de vitesse adaptatif. Bref, elle est dépassée, point barre.
Pourtant, elle n'est pas donnée, cette série Veloce étant affichée 38 350 € prix catalogue. Même avec promo, le rapport prix équipement est juste indigent. À ce compte-là, autant se tourner vers le plus petit moteur essence et la plus petite finition, à partir de 22 700 €.
Après ce tour d'horizon d'avant départ, un peu long et fastidieux pour vous peut-être, mais nécessaire, il me tardait de mettre un coup de clé, et de partir enfin en direction de notre première étape : Turin, fief historique de Fiat.
Au programme, 783 km exactement d'autoroute (surtout), de route de montagne, et de nationales. Une première journée qui permettrait d'apprécier le confort de roulage sur le grand ruban, et le comportement sur route sinueuse, lors de la montée au tunnel du Mont-Blanc.
Waze mis en route, il nous indique 8h de route. Théoriquement...
Chiffres clés *
- Longueur : 4,35 m
- Largeur : 1,79 m
- Hauteur : 1,46 m
- Nombre de places : 5 places
- Volume du coffre : 350 l / 1045 l
- Boite de vitesse : Auto. à 6 rapports
- Carburant : Diesel
- Taux d'émission de CO2 : 130 g/km
- Bonus / Malus : NC
- Date de commercialisation du modèle : Février 2019
* A titre d'exemple pour la version III (2) 2.0 JTDM 170 S/S VELOCE ALFA TCT.
Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.
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