2022: moins d'essence, plus de bon sens?
Le low-cost électrique prend son essor, tandis que les jeunes sont de plus en nombreux à bouder le permis de conduire.
Dans les années 50, l’écrivain Pierre Daninos expliquait que « les hommes mettent dans leur voiture autant d'amour-propre que d'essence », ce qui est encore vrai, du moins en partie.
Car les technologies de l’automobile évoluent en permanence, en même temps que le rapport qui nous lie à cette incroyable invention. On assiste désormais à un processus de désacralisation accélérée de l’objet, ce qui se traduit par le succès de modèles sur lesquels personne n’aurait misé quelques années en arrière.
Nous parlons notamment de la Dacia Spring, citadine électrique low-cost écoulée à 11 386 exemplaires en 2021 en France (où elle a enregistré 14 000 commandes). Affichée à partir de 17 390 € hors bonus, ou alors à 90 € par mois après un apport de 2 500 €, elle ne représente certes pas une très importante source de profit pour le groupe Renault, mais a l’immense mérite de démocratiser l’accès à la mobilité électrique, et de briser cette spirale du « toujours plus » qui entraîne une inflation constante tarifs.
Le succès est donc au rendez-vous pour la Spring, tout comme il l’est pour la déroutante Citroën Ami, quadricycle biplace « zéro émission » disponible à 6 990 €. Au dernier pointage, effectué à la mi-décembre, l’Ami avait enregistré quelques 13 000 commandes en Europe. Des chiffres assez inespérés pour un véhicule au style peu gracieux et dont les 45 km/h en pointe limitent le rayon d’action.
Mais la demande est là pour des véhicules sobres, peu onéreux et faciles à conduire. Qui s’en plaindra ? Certainement pas les adolescents (et leurs parents), qui y voient un moyen d’accéder à la mobilité motorisée de façon moins risquée que sur un deux roues.
Les mêmes adolescents qui sont de moins en moins nombreux à passer le permis de conduire. Selon le dernier pointage en date ministère de l’intérieur, seuls 726 000 « cartons roses » (des cartes plastifiées, au vrai) ont été délivrés en 2019, soit 40 000 de moins que l’année précédente.
Le permis fait moins rêver et, quand on le peut, pourquoi ne pas se contenter de le passer en version « boîte automatique » ? Electrification aidant, la bonne vieille boîte manuelle est appelée à disparaître dans les années à venir.
Alors quand on sait que le permis « boîte auto » coûte moins cher (13 heures minimum au lieu de 20) et qu’il est plus facile à obtenir, on devine sans peine quelles grandes tendances s’esquissent pour demain.
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