400 ch en musique, l'Audi RS3 est magique
D’abord proposée en 367 ch, l’Audi RS3 8V passe carrément à 400 ch lors de son restylage : un jalon dans l’histoire de la catégorie. Aujourd’hui, ce missile discret s’offre dès 28 000 €. Mais on ne l’achètera pas n’importe comment…
Les collectionnables sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !
Un concentré d'Audi et de RS. La marque d'Ingolstadt était fameuse pour la qualité de finition parfaite de ses modèles, et la 8V est la dernière RS3 à en bénéficier. Son cockpit est un modèle du genre. Ensuite, et surtout, elle bénéficie de ce fabuleux 5-cylindres turbo qui lui confère des performances de supercar alors qu'il ne s'agit que d'une compacte. Le tout, dans un chant inimitable ! Enfin, vu le malus CO2 qui a atteint des sommets délirant, cette RS3 est la dernière à proposer cet ensemble de qualités alléchantes à un prix encore raisonnable. A vous d'en profiter et de mettre les bons exemplaires de côté, car leur valeur ne devrait plus baisser.
Avec son gros 5-cylindres de 2,5 l développant 340 ch, la première Audi RS3 avait marqué son époque. Un tel moteur dans une compacte, ça ne se faisait pas ! Mais on n’en avait cure à Ingolstadt, et on a remis le couvert sur la base de l’Audi A3 de 3e génération, apparue en 2012. Codée 8V, elle s’établit sur une nouvelle plate-forme modulaire, la MQB, plus rigide et légère, mais attendra le salon de Genève 2015 pour bénéficier du traitement RS3.
Sous son capot, on note le retour du fameux 5-cylindres en ligne turbocompressé à injection directe, poussé à 367 ch (pour 465 Nm) soit un peu plus que dans le TT RS Plus. De quoi remettre à leur place des rivales impudentes nommées BMW M135i (326 ch) et Mercedes A45 AMG (360 ch). De plus, l’Audi se pare d’emblée de la transmission intégrale Quattro (même si à un différentiel central Torsen, elle préfère un coupleur Haldex tout de même capable d’envoyer 100 % de la puissance sur la poupe) et d’une boîte à double embrayage comptant 7 rapports.
Evidemment, cela a pour corollaire un poids de 1 520 kg, assez élevé à l’époque mais en baisse de 55 kg face à l’ancienne RS3 et presque réduit face à une hybride rechargeable actuelle ! En tout cas, une telle mécanique, la RS3 pulvérise le 0 à 100 km/h en 4,3 s, et en option, on peut relever la bride qui bloque la vitesse maxi à 250 km/h pour atteindre les 280 km/h.
En France, l’équipement de série se veut riche : sellerie sport en cuir Nappa, GPS avec Bluetooth, projecteurs bixénons, radars de stationnement AV/AR, rétro électrochrome, clim auto bizone, hifi de 180 watts, alarme… Cela a pour conséquence un prix de vente énorme : 56 900 €, auxquels on ajoute 4 000 € de malus CO2. 60 900 € en 2015, cela correspond à 71 600 € actuels selon l’Insee, mais qu’a-t-on comme sportive à ce prix-là actuellement vu le malus délirant décidé par nos gentils dirigeants ? La RS3 actuelle, affublée de la taxe CO2 maximale, revient à 135 600 €...
De nombreuses options sont possibles sur la RS3, notamment deux types de baquets dont un allégé de 7 kg à dossier fixe, des freins avant carbone-céramique (pas vraiment utiles), un amortissement piloté, un échappement sport, divers packs décoratifs, des jantes à la pelle, bref, de quoi pousser le prix à près de 100 000 €.
Au salon de Paris 2016, Audi lave l’affront commis par Mercedes qui a poussé son A45 à 381 ch : la RS3 Sedan développe 400 ch, puissance qui se retrouve dans la Sportback en mars 2017 à l’occasion de son léger restylage. Et là, le 0 à 100 km/h tombe à 4,1 s.
Il faut dire aussi que le moteur a été profondément revu, troquant notamment la fonte de son bloc contre de l’alliage d’aluminium, ce qui autorise un allègement de 26 kg. Le turbo, nouveau, souffle désormais plus fort : 1,35 bar contre 1.2, alors qu’une double injection (indirecte et directe) est installée. A la rentrée 2018, le moteur passe à une dépollution plus efficace (montage d’un filtre à particules à cause de la norme Euro 6 d-Temp), et en 2020, cette génération de RS3 tire sa révérence.
Combien ça coûte ?
On trouve de bons exemplaires de 367 ch affichant tout de même un fort kilométrage (plus de 160 000 km) dès 28 000 €. A 30 000 €, on commence à trouver des exemplaires aux alentours de 100 000 km, mais on devra dépenser 35 000 € pour tomber sous les 80 000 km, les plus chères étant à 56 000 € pour 25 000 €. On ajoutera 2 000 € pour une 400 ch. Bien sûr, ces montants varient énormément en fonction des très nombreuses options disponibles.
Quelle version choisir ?
Vu le faible écart de prix, on peut préférer la 400 ch. Mais le plus important sera de trouver un exemplaire dûment entretenu et respecté, cette voiture étant un aimant à kékés.
Les versions collector
Toutes, dès qu’elles sont en parfait état d’origine. Evidemment, les exemplaires bardés d’options et peu kilométrés seront les plus recherchés. Les passionnés préfèrent le 5-cylindres de 400 ch avant son passage à la nouvelle dépollution (il se code alors DAZA), car il sonne plus joliment et se prépare mieux.
Que surveiller ?
D’abord, le vendeur. S’il brutalise sa voiture et ne peut fournir son historique, on pourra aller chercher ailleurs. Car si la RS3 est vraiment très fiable mécaniquement, cela passe par un entretien rigoureux. Il est conseillé de vidanger le moteur et la transmission plus souvent que ce qu’Audi recommande. Pas plus de 10 000 km pour le 1er, pas plus de 40 000 km pour la S tronic et 30 000 km pour le Haldex. On pourra ainsi s’épargner des avaries prématurées de ce dernier.
De plus, tous les 3 ans, on doit changer les bougies. On note quelques soucis de débitmètre d’air voire de pompe à essence, mais rien de bien méchant. Dans l’habitacle, les quelques lenteurs du système multimédia se résolvent par une reprogrammation. Par ailleurs, quelques rappels ont eu lieu : assurez-vous que l’exemplaire convoité en a bénéficié.
Enfin, examinez bien l’état des jantes, freins et trains roulants, toujours très exposés sur les sportives. Evidemment, les éléments de carrosserie doivent être parfaitement ajustés, sinon, suspectez un accident mal réparé, toujours à craindre.
Sur la route
C’est toujours un plaisir de se glisser dans l’habitacle des Audi des bonnes années. Celui de la RS3 se signale par un dessin élégant et une finition juste parfaite, qui fait défaut aux modèles actuelles. On est idéalement maintenu dans le siège et la position de conduite est irréprochable. Au contact, on sourit car en mode Sport, le moteur 367 ch sonne comme il faut.
Ensuite, à partir de 2 000 tr/min, il devient carrément explosif et vous subjugue par la poussée qu’il imprime à la voiture jusqu’à près de 7 000 tr/min. Là, il produit une mélodie façon Audi de rallye des années 80. Et l’échappement crépite au lever de pied. Quelle machine ! La boîte complète idéalement le 5-cylindre de feu, par sa rapidité, sa douceur et sa capacité à toujours garder le rapport en engagé, même quand on titille le rupteur, en mode manuel.
En revanche, le châssis, quoiqu’en progrès face à celui de l’ancienne RS3, ne convainc pas tout à fait. En virage, on sent le poids du moteur sur le train avant, et si la voiture accepte de se placer de la poupe quand on lui demande, elle n’est pas aussi agile qu’une plus légère S3. Elle ne s’en montre pas moins très sûre et efficace, par tous les temps, et dotée d’une direction précise même si elle n’est pas tout à fait assez informative. Quant au freinage, il est puissant mais pas assez endurant sur piste.
En usage courant, la RS3 sait se montrer plutôt confortable et silencieuse, tout en tombant sous les 9 l/100 km quand on roule pépère. Mais on tablera plutôt sur 11,5 l/100 km en moyenne car on ne résistera pas à quelques accélérations musclées et musicales !
L’alternative youngtimer
Audi RS4 B5 (2000 – 2001)
Si la RS2 initiale est devenue totalement hors de prix, ce n’est pas – encore – le cas pour la RS4 B5. C’est une bonne alternative au charme déjà ancien à la RS3, si on cherche une Audi de sport dotée d’un hayon, donc pratique. Préparé par Cosworth, son V6 2,7 l biturbo développe quelque 380 ch et 440 Nm. Mieux que la RS3 ! Lui peut s’exprimer via une boîte 6 manuelle, alors que la transmission intégrale s’équipe d’un différentiel central Torsen. Résultat, le 0 à 100 km/h est exécuté en 4,9 s. Cela dit, un peu comme la RS3, si elle est très efficace, cette RS4 voit comportement routier dominé par un certain sous-virage. Cette belle machine, écoulée à environ 200 unités en France, se négocie dès 30 000 €.
Audi RS3 (2015), la fiche technique
- Moteur : 5 cylindres en ligne, 2 480 cm3
- Alimentation : injection directe, turbo
- Suspension : jambes de force, triangles, ressorts hélicoïdaux, amortisseurs, barre antiroulis (AV), essieu multibras, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 7 à double embrayage, 4x4
- Puissance : 367 ch à 5 550 tr/min
- Couple : 465 Nm à 1 625 tr/min
- Poids : 1 520 kg
- Vitesse maxi : 250 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 4,3 s (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces d'Audi Rs3, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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