PricewaterhouseCoopers Automotive Institute, développant des missions d’audit, de conseil et d’expertise comptable pour les constructeurs automobiles, équipementiers et réseaux de distribution, s'est penché sur l'avenir des petits véhicules. Son analyse est intéressante. Il explique tout d'abord que l’amenuisement des stocks au plan mondial, l’affaiblissement du dollar US et les inquiétudes en matière d’approvisionnement ont propulsé le prix du pétrole à des niveaux record au cours des dernières semaines : ces prix élevés ont eu une incidence profonde sur l'économie mondiale et sur le secteur automobile. Ainsi, il indique que les prix du pétrole ont bondi de 375 % ces cinq dernières années, passant de 24 à 115 dollars le baril : résultat, les marchés automobiles s'orientent de manière générale vers des véhicules de plus faible gabarit qui consomment moins de carburant.
PricewaterhouseCoopers Automotive Institute estime alors que ces petits véhicules devraient voir leur production augmenter de 7,5 millions d’unités supplémentaires au cours des 7 prochaines années. Il prend l'exemple suivant : aux Etats-Unis, une augmentation de 1 dollar des prix à la pompe l’année dernière s’est traduite par une réorientation du marché de 5 % (880 000 unités annuelles) vers les véhicules de tourisme aux dépens des camionnettes. Il ajoute qu'outre les prix élevés du pétrole, les politiques environnementales rigoureuses des instances réglementaires américaines, européennes et japonaises auront un impact significatif sur l'industrie automobile : si les objectifs de ces politiques couvrent aussi bien la lutte contre les changements climatiques que la réduction de la dépendance vis-à-vis du pétrole, ces mesures catalysent déjà l’évolution de la segmentation, le développement de produits et l'adoption de nouvelles technologies.
Il évoque aussi la situation de la France. D'après lui, le prix élevé du pétrole a modifié le comportement des automobilistes qui cherchent à faire des économies : la demande automobile se tourne vers des voitures plus petites et de motorisation Diesel pour la majorité, le phénomène étant amplifié par le bonus/malus écologique qui favorise les voitures peu gourmandes en carburant. Il ajoute qu'un parc automobile en croissance mais plus économe, conjugué à des kilométrages annuels moyens à la baisse, tend à garder la consommation annuelle de carburants stable dans le pays.
Alain Calmé, associé en charge du département Stratégie chez PricewaterhouseCoopers France, conclut : "Les consommateurs voudront impérativement associer le plaisir de conduire avec une consommation limitée. Ce déplacement vers des véhicules plus petits et plus économiques est lourd de conséquences pour les constructeurs : en effet, non seulement les catégories A ou B présentent des prix unitaires plus bas, mais aussi des marges significativement plus faibles que les catégories supérieures. Les objectifs de profitabilité affichés par les constructeurs nécessiteront donc des efforts particuliers sur ces segments de gamme. Les évolutions considérées ne sont pourtant pas nécessairement entièrement négatives. Les constructeurs français et leurs principaux sous-traitants ont un positionnement concurrentiel favorable dans la conception de solutions techniques innovantes, comme la micro-hybridation des moteurs ou l’allègement des véhicules, permettant une conduite plaisante tout en étant économiques à l’achat comme à la consommation. Ils devraient logiquement en bénéficier dans l’équilibre des parts de marché au niveau international."
Les gros 4X4 en voie de disparition !?
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