3. 911 GT3 Touring, la pureté sans la vulgarité
En passant à bord de la GT3 équipée du pack Touring, on rentre dans une autre catégorie de 911. Celle de la classe « GT », dont le châssis bénéficie d’un traitement plus radical que celui des séries Carrera ou Turbo. Depuis cette génération 992, on trouve même des suspensions avant à doubles triangles au lieu de l’habituel système McPherson pour augmenter au maximum l’efficacité sur circuit. Mais sur la Touring, pas question d’avoir l’air ridicule en ville avec un aileron arrière digne du mobilier de chez Ikea. Cette version atténue l’agressivité extérieure de la GT3 en supprimant une bonne partie de son kit aérodynamique. Il y a toujours les petites encoches dans le capot avant pour la distinguer d’une Carrera normale mais selon la configuration choisie, il sera possible de faire croire que vous roulez dans une 911 de base ou presque.
Au volant pourtant, on se retrouve bien aux prises avec le plus beau moteur de la gamme Porsche. Au lieu du bloc bi-turbo 3,0 litres des séries Carrera, on profite ici du flat-six atmosphérique de 4,0 litres de 510 chevaux dont le rupteur n’arrive qu’à 9 000tours / minute. Il fait malheureusement (ou heureusement ?) moins vibrer les tympans ici que dans le Cayman GT4 RS pourvu de sa boîte à air magique, avec une intensité sonore moins marquante à l’intérieur que dans les précédentes moutures de la GT3. Mais on parle toujours de l’un des quatre plus beaux moteurs du monde ici (après les deux V12 de Lamborghini et Ferrari et le superbe V10 de la marque au Taureau), installé dans une machine dont l’efficacité sportive est sensiblement supérieure à celle de la 911 T déjà bien lotie de son côté. Surtout, on peut profiter comme dans notre modèle d’essai d’une excellente boîte manuelle à six rapports. La PDK de la GT3 fait partie des meilleures transmissions du monde mais avec un tel moteur, une si bonne boîte manuelle et un châssis pareil, l’expérience a de quoi faire frissonner tous les puristes. On ne voudrait pas se ranger dans cette catégorie des précieux qui idolâtrent Steve McQueen, collectionnent les tableaux de l’acteur au Mans, les gans de conduite en cuir, les vestes Gulf et les grosses Tag Monaco, mais il se passe réellement quelque chose de magique au volant de cette GT3 Touring dont les performances en ligne droite restent très inférieures à celles d’une Lamborghini Huracan. Sur une belle route bien vide, on touche un peu le sommet des plaisirs du pilotage « traditionnel » d’une voiture de sport même en restant loin de ses limites dynamiques (avec ce châssis et les Michelin Pilot Sport Cup 2, il faudra vous cracher dans les mains pour y arriver).
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