4. 911 GT3 RS, le niveau maximal
On garde le flat-six atmosphérique de 4,0 litres de la GT3, poussé à 525 chevaux dans sa configuration la plus puissante de tous les temps. Mais on le place ici dans un châssis allégé qui ressemble sérieusement à celui d’une Porsche RSR des 24 Heures du Mans avec un coffre avant remplacé par un gigantesque radiateur, des voies élargies au maximum, des canaux aérodynamiques de partout et un monstrueux aileron arrière (à fonction « DRS » en ligne droite) contribuant à générer quelques 860 kg d’appui à 285 km/h. A quoi bon tout ce cinéma avec un moteur largement dépassé en performances pures par les V6 et autres V8 suralimentés de concurrentes capables de catapultages terrifiants ? Même avec son 0 à 100 km/h abattu en 3,2 secondes grâce à son architecture si particulière et ses pneus semi-slick, favorisant la motricité au démarrage, l’Allemande n’est tout simplement plus dans le match en ligne droite face aux supercars modernes. Mais tout cet attirail rend totalement invincible entre chacune des lignes droites, avec un insondable degré d’efficacité en courbe et une possibilité de réglages réellement digne d’une voiture de course. Sur le volant, d’inédits boutons permettent de régler aussi bien l’intensité de l’antipatinage que la sensibilité du différentiel arrière électronique (en entrée et sortie de virage) ou la compression/détente des amortisseurs !
Impossible de mettre à profit ces outils sur nos paisibles routes de Franche-Comté, tant le fait d’évoluer avec une voiture aussi radicale dans ce cadre donne réellement l’impression de manquer de place pour l’exploiter correctement. Les gros pneus avant lisent la route en permanence, la voiture drible sur les bosses, les palettes font un gros « clic » à chaque changement de vitesse et le freinage invite tout de suite à retarder les décélérations au maximum en écrasant la pédale de gauche de toutes ses forces. Le flat-six s’entend davantage que dans la GT3 Touring sans atteindre le degré de sauvagerie du GT4 RS et malgré la suspension plus radicale, on ne transpire pas trop au volant de la GT3 RS sur route ouverte.
Il faut juste ne jamais oublier d’appuyer sur la touche « Lift » pour relever le train avant sur les dos d’ânes, sinon ça frotte. Et assumer le fait de circuler en permanence avec un aileron large compte un comptoir de bar derrière soi. Reste que pour profiter des qualités de cette Porsche-là, il faudra un sacré profil routier à minima ou un vrai circuit. Au passage, notre exemplaire d’essai possède le pack Weissach d’allégement intégral nécessitant d’ajouter 40 890€ au prix de base de 253 454€. Peut-on investir 300 000€ dans une voiture de sport aussi peu puissante et ne pas lui préférer une Ferrari 296 GTB de 830 chevaux ou une Lamborghini Huracan STO tout aussi radicale au même prix ? Oui, à condition de vraiment limer la piste régulièrement et vouloir une auto capable de rouler de manière intensive sans jamais penser aux consommables ni devoir s’inquiéter de la température des freins ou de l’endurance.
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