Sous d'autres cieux, on en aurait sans doute fait plus de cas. Mais notre mémoire collective en matière automobile se rapproche plus de l'amnésie déliquescente que du souvenir fédérateur. Qui se souvient, en effet, d'André Marcadier ? Né le 17 mars 1925 à Lyon, il a été le maître du duralium. Soit un procédé de fabrication consistant à rouler puis souder des feuilles d'aluminium sur toute la longueur pour en faire des tubes. Du grand art, diablement efficace une fois maîtrisé pour offrir des squelettes à des engins motorisés pour le coup rendu léger.
L'ennemi poids étant ainsi terrassé, notre ancien élève de l’exigeante école d’apprentissage de la Compagnie Electro Mécanique a d'abord fait des cadres pour des motos. Puis l'arrivée du karting sur nos terres de l'après-guerre l'a fait entrer de plain pied dans le monde du sport-automobile. Une trajectoire qui semble être le parallèle du génial Colin Chapman, un sentiment qui va s'exacerber avec la rencontre de Marcel Fournier, en 1963.
Le duo Fournier-Marcadier va devenir incontournable pour tous les fanatiques de l'automobile en kit. Des barquettes en monoplaces en passant même par la production automobile à partir de 1970, ce ne sont pas moins de seize modèles qui vont voir le jour. 600 kits trouveront aussi preneur tandis que l'aventure entre dans son crépuscule à partir des années quatre vingt. A présent, c'est au travers d'un homme, Pierre Tedeschi, et un musée, que perdure le souvenir d'une aventure qui n'avait rien à envier à celle de Lotus au plus fort de sa construction.
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