Le week-end passé s’est déroulée la 80e édition des 24 Heures du Mans. Que pourrions-nous bien en retenir ?
Ce pourrait être la 11e victoire d’Audi dans la Sarthe. Ou la première victoire « scratch » d’une voiture – un prototype en l’occurrence – à motorisation hybride. Tel n’est pas notre choix.
Ce pourrait être le nombre de 240 000 spectateurs avancé par l’ACO. Un nombre en léger recul par rapport à celui de l’an passé (établi à 249 500), et ce malgré le retrait de Peugeot. Mais, pour une fois, dans ce Midi Pile, nous faisons fi des comptes !
Ce pourrait être l’accident spectaculaire – qui tourne maintenant en boucle sur internet – dont a été victime le pilote Toyota Anthony Davidson (nous lui réitérons ici nos vœux de prompt rétablissement) alors qu’il prenait un tour à une Ferrari de la catégorie GTE Am. Tel n’est pas non choix non plus.
Ce pourrait être la détermination dont fit preuve Romain Dumas, victime d’une sortie de piste, en doublant lui aussi une GT, pour regagner les stands. Sorti dans les Hunaudières, le Français, vainqueur de l’épreuve en 2010, arracha avec toute l’énergie qui le caractérise tout l’avant de son Audi meurtrie afin de la débarrasser de l’ensemble des éléments qui auraient pu se répandre sur la piste lors de sa tentative de retour aux stands sinon l’entraver. Tel aurait bien pu être notre choix.
Mais c’est l’endurance de Satochi Motoyama, pilote de l’originale Deltawing Nissan, que nous avons choisi de retenir de cette édition. Lorsqu’une voiture sort de la piste ou subit des problèmes mécaniques aux 24 Heures du Mans, aucune intervention autre que celle du pilote n’est autorisée. Lorsque qu’il s’est retrouvé hors piste après avoir été heurté par la Toyota de Nakajima, Motoyama ne s’est pas résolu à abandonner malgré les importants dégâts subits. Pendant 90 mn, il a tenté de faire regagner le stand, d’ailleurs situé tout près du lieu de l’accident, à son proto. Il a absolument tout tenté, se faisant évidemment aider par les conseils des membres de son écurie. En vain.
Ce sont ces images de Motoyama qui resteront gravées dans l’histoire de cette édition 2012. Une telle abnégation, une telle passion, ne pouvaient être que mises à l’honneur. Ce sont de tels moments qui ont fait Le Mans.
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