La Chine a pris la décision de diminuer sa production de biocarburant à base de plantes, en raison de l'augmentation du prix du blé et de la pénurie des denrées alimentaires,. La Commission nationale pour le Développement et la Réforme a indiqué qu’aucun nouveau projet de synthèse de bioéthanol à partir de blé ne verrait le jour d’ici à 2010. Et dans les sites de production chinois de biocarburant, les investissements étrangers devraient être provisoirement interdits.
D'après un récent rapport de l’OCDE, (Organisation de coopération et de développement économiques), la Chine doit mieux tirer parti de ses investissements en croissance rapide dans la recherche-développement (R-D) et dans l’enseignement supérieur si elle entend atteindre l’objectif qu’elle s’est fixé de devenir, d’ici 2020, une économie axée sur l’innovation.
Dans son premier examen consacré au système d’innovation en Chine, l’OCDE observe que la Chine a encore un long chemin à parcourir avant de s’être dotée d’un système national d’innovation moderne et hautement performant. Les dépenses de R-D ont augmenté de 19 % en rythme annuel depuis 1995, jusqu’à atteindre 30 milliards de dollars US (au taux de change courant), en 2005, ce qui place la Chine au sixième rang mondial. La Chine a réalisé des investissements dans le domaine de la R-D, des ressources humaines et des infrastructures en matière de R-D. Mais, dans le même temps, il reste beaucoup à faire pour qu'elle dispose d'un système national d'innovation pleinement développé et mature. Les dépenses étaient en grande partie axées sur le secteur de la haute technologie, la mise à niveau des équipements et des installations, et la recherche expérimentale pour de nouveaux produits, et non pas sur la recherche fondamentale, base de l’innovation à long terme. Il faudrait intensifier les investissements dans des secteurs comme les services, l’énergie, les technologies de l’environnement et la recherche fondamentale.
A l’avenir, la Chine pourrait aussi se trouver confrontée à une pénurie de travailleurs qualifiés dans le domaine de la science et de la technologie, bien qu’elle ait actuellement un plus grand nombre de chercheurs que tout autre pays, à l’exception des Etats-Unis. Ces dernières années, le nombre des diplômés universitaires de premier cycle en science a même baissé, en chiffres absolus. La Chine devrait améliorer la qualité des études scientifiques pour attirer un plus grand nombre d’étudiants, en mettant davantage l’accent sur les compétences managériales et l’entrepreneuriat. Malgré une série de réformes depuis le milieu des années 1980, les capacités d’innovation du secteur des entreprises, en Chine, restent faibles. Un approfondissement de la réforme du système financier chinois, qui reste dominé par les banques publiques, favoriserait l’innovation dans les entreprises. Des marchés de capitaux plus ouverts et plus efficients permettraient aussi aux entrepreneurs de prendre davantage de risques et d’investir dans des secteurs comme la biotechnologie qui nécessitent des investissements à long terme.
D'après le rapport, pour encourager les entreprises nationales à innover et à mieux tirer parti de liens plus étroits avec les centres de R-D des entreprises étrangères, les autorités devraient mieux faire respecter les droits de propriété intellectuelle et renforcer la concurrence. Les universités jouent un rôle clé dans le système d’innovation chinois. Elles gèrent plus d’une entreprise sur dix, en Chine, dans le domaine de la science et de la technologie, sont à l’origine d’un brevet sur cinq parmi les brevets accordés chaque année et apportent du capital risque à des entreprises prometteuses qui se créent. Un approfondissement de la réforme de ces organismes publics de recherche aiderait à améliorer la qualité et l’efficience des chercheurs, ce qui est très important car la demande actuelle de dirigeants de talent ou de chercheurs hautement qualifiés excède l’offre.
La Chine devrait aussi améliorer sa gouvernance de la politique scientifique et d’innovation. Sa capacité d’allouer des ressources publiques pour soutenir les priorités gouvernementales a joué un rôle clé en lui permettant de combler son retard technologique par rapport au reste du monde. Mais on pourrait améliorer la conception, la gestion et l’évaluation des programmes, et ceux-ci pourraient être davantage axés sur le marché. Les autorités centrales devraient envisager de créer un mécanisme pour coordonner plus efficacement les initiatives des différentes administrations au niveau national, et énoncer des lignes directrices pour éviter les duplications entre les programmes scientifiques et d’innovation régionaux et nationaux. Il serait aussi intéressant de créer une agence indépendante pour suivre et évaluer la réussite des programmes.
L’émergence de la Chine en tant qu’acteur mondial dans le secteur de la science et de l’innovation devrait profiter aussi bien à la Chine qu’au reste du monde. Pour gérer l’intégration sans heurts de l’économie chinoise dans l’économie mondiale du savoir, la Chine et les pays de l’OCDE doivent préserver un esprit de dialogue et de coopération, en particulier sur des questions telles que les droits de propriété intellectuelle, le transfert de technologies et les normes technologiques. La Chine n’est pas membre de l’OCDE mais participe en qualité d’observateur aux travaux de certains de ses comités. L’examen du système d’innovation chinois par l’OCDE s’inscrit dans le cadre d’un programme de coopération en direction des pays non membres lancé en 1995.
(Source info : OCDE, CCFA Photo : abric)
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