Alors que le grand favori des prochains 24h du Mans est Audi et sa R10 à moteur diesel, nombreux sont les originaux qui ont tenté jusqu'ici de s'attaquer à la prestigieuse épreuve sans se conformer aux mécaniques « classiques », avec plus ou moins de succès. Souvent moins que plus d'ailleurs.
Moteur deux temps en 1929 par Tracta puis à nouveau avec la DKW de 1957, diesel dès 1949 avec les frères Delettrez, turbine en 1950 par Rover BRM ,bioéthanol en 2004 dans le réservoir des Nasamax, les idées ne manquent pas mais seul Mazda parviendra à monter sur la première marche du podium en 1991 avec la 787B hurlante à moteur rotatif.
L'un des projets les plus originaux et ambitieux reste cependant la Chrysler Patriot qui fit son apparition en 1994. Cet hybride n'avait pas pour vocation particulière d'être sympathique avec les marguerites le long des Hunaudières mais était plutôt être un effrayant monstre mutant.
Elle stockait du GNL (gaz naturel liquéfié) à -160° dans des réservoirs en inox servant à alimenter deux turbo-alternateurs fonctionnant de façon séquentielle. Le premier pour les bas-régimes tournait à 60 000tr/min tandis que le second atteignait 100 000tr/min, ce qui développait suffisamment d'énergie pour alimenter 100 maisons. Comme cela n'avait pas grand intérêt pour participer à une course d'endurance, ils furent plutôt relier un moteur électrique à induction refroidi par eau, qui tournait à 24 000tr/min et délivrait 500ch aux roues arrières pour un véhicule ne pesant que 770kg.
Le surplus d'énergie fourni par les alternateurs entraînait un volant-moteur en carbone de 61kg qui était enfermé dans une chambre scellée sous vide et tournait à 58 000tr/min, contenant autant d'énergie cinétique qu'un poids lourd roulant à 160km/h.
Un premier concept fut présenté en 1994 au salon de Detroit et Reynard devait développer une version course pour l'année suivante. Mais les responsables de la course en décidèrent autrement, s'inquiétant que si lors d'un accident éventuel ce fameux volant-moteur tournant à pleine charge se libérait, le résultat ne serait pas bien beau à voir, un incident ayant déjà causé la mort d'un mécanicien lors de son développement.
Et ce fut ainsi la fin du projet Chrysler Patriot.
Source : Evo
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