Passage chez Tecno

Regazzoni étrenne la Tecno F2 à Barcelone. Avec les 220 ch de son moteur Ford Cosworth, elle est presque inconduisible pendant que le train avant s’engage avec précision dans une courbe, le train arrière se dérobe. C’est un festival de glissades. Clay se démène escalade les bordures, ose les pires Judaces pour les dépassements. Il assure le spectacle à lui tout seul mais se forge également une réputation de pilote dangereux, notamment après l’accrochage de Zandvoort qui coûta la vie à Chris Lambert.

A Monaco, de retour en F3, nouvel accident : la Tecno sort, glisse sous le rail et s’immobilise à la hauteur de l’arceau. Clay s’est fait tout petit et est miraculeusement indemne ! On ne donne pas cher de son avenir. Pourtant, il conteste la réputation qui lui est faite c’est la voiture qui exige ce pilotage, le freinage est insuffisant, l’empattement trop court.On ne le prendra pas au sérieux jusqu’au jour où Jo Siffen appelé à conduire la seconde Tecno F2 "usine" confirmera son analyse. Les deux Suisses ne pourront rien contre les Dino-Ferrari qui enlèvent les quatre courses de la Temporada sud-américaine. Au retour, Clay, reçoit justement un coup de téléphone de Ferrari l’invitant à piloter l’une de ces invincibles Dino pour la saison 1969. Il signe un premier contrat avec Ferrari mais en Europe, les Dino F2 n’avancent plus. Faute d’une préparation sérieuse. Au début de l’été, on renonce à la F2 et Clay retourne chez Tecno. Il se classe 4e à Enna puis second à Albi comme au bon vieux temps !

Victoire en F1 avec Ferrari

Pour 1970, Ferrari reçoit le soutien financier de Fiat et affiche de grandes ambitions, la F1 avec la 312 B, et le Championnat du Monde des Sport-Protos avec la 512 S. Clay, dont la réputation de casseur colle toujours à la peau, est écarté du programme prototype, il ne participera qu’aux 24 Heures du Mans et sera impliqué dans l’accrochage qui mettra quatre 512 hors course ! Il en profite pour disputer le Championnat d’Europe de F2 avec Tecno. Corrigée, la monoplace va prouver son efficacité en enlevant quatre courses, lui permettant ainsi de s’adjuger le titre. Entre-temps. Clay a effectué des débuts prometteurs en F1 à Zandvoon puis en Allemagne, qui lui valent de disposer pour le reste de la saison du volant de la seconde Ferrari partagée en alternance avec Ignacio Giunu. Plus sage mais toujours aussi rapide. Clay surprend par son étonnante adaptation à la F1. Désormais, on découvre un pilote qui n’est plus un gamin, mais un homme de 30 ans mûri par cinq ans d’expérience qui sait terminer des courses. Mais aussi en gagner. Son plus bel exploit restera d’avoir signé sa première victoire, à sa cinquième participation seulement en F1. Ce succès survint à Monza, pour le GP d’Italie 1970. Après une première saison euphorique, son contrat est bien sûr reconduit chez Ferrari. Malheureusement la nouvelle F1, 312 B2 est mal née. Les saisons 1971 et 1972 seront difficiles et blanches de toute victoire en Championnat du Monde.

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