Sur l’année 2013 et sur le marché français, Dacia a immatriculé 84 844 véhicules particuliers, dont 42 841 Sandero, 25 879 Duster et « seulement » 10 827 Lodgy. Ce dernier nombre est même en diminution très significative si on le compare aux immatriculations de l’année 2012, année de lancement du Lodgy (13 052 unités). Les toutes premières immatriculations (117 unités) avaient été enregistrées au mois de mars 2012. Sur l’année 2012, la moyenne mensuelle atteignait 1 305 véhicules mais elle est tombée à seulement 902 l’année passée. La chute est brutale, surtout pour un véhicule aussi abordable financièrement (les tarifs oscillent entre 9 990 € et 14 600 €) et dont les prestations sont reconnues.
Un segment en perte de vitesse
Evidemment, le marché automobile français est orienté à la baisse. Mais sur ce marché, un segment est particulièrement malmené, celui des monospaces compacts du segment C qui sont en perte de vitesse notamment en raison du succès croissant rencontré par les SUV et autres crossovers compacts. C’est justement sur ce segment C des monospaces compacts que le Dacia Lodgy tente de se faire une place. Ses concurrents sont nombreux mais indirects parce que leurs tarifs sont bien supérieurs. L’an passé, sur le marché français toujours, voici le classement des meilleures ventes de monospaces compacts :
1. Renault Scénic : 50 968 unités (4è au classement général)
2. Citroën C4 Picasso II : 23 474 unités (21è au classement général)
3. Peugeot 5008 : 18 265 unités (29è au classement général)
4. Citroën C4 Picasso I : 16 446 unités (30è au classement général)
5. Volkswagen Touran : 13 343 unités (34è au classement général)
6. Mercedes Classe B : 12 301 unités (37è au classement général)
7. Ford C-Max II : 12 332 unités (42è au classement général)
8. Dacia Lodgy : 10 827 unités (44è au classement général).
Chez Dacia, on souligne premièrement que le Dacia Lodgy se classe en troisième position si l’on ne tient compte que des ventes aux particuliers (hors entreprises), puisque Dacia ne vend pas à ces dernières et, deuxièmement, que la première génération de Logan MCV (break) a en fait été remplacée par trois véhicules : la Logan MCV II, le Dokker et le Lodgy. En additionnant les ventes de ces trois derniers, Dacia affiche une progression sur le marché français par rapport à la seule Logan MCV I, ce qui semble satisfaire le constructeur roumain alors que les ventes globales du Lodgy ont progressé entre 2012 et 2013 passant de moins de 30 000 unités à presque 43 000 unités.
Un barème bonus-malus pénalisant
Chez Dacia, on ne conteste toutefois pas une érosion des ventes en 2013. Pour tenter de l’expliquer, nous avons tenté d’avancer plusieurs hypothèses. Notamment un physique peut-être ingrat alors que les modèles qui font le succès de la marque (Sandero et Duster), s’ils ne sont pas des premiers prix de beauté, assurent un minimum. On nous a répondu que « les clients du Lodgy sont hyper contents » et on nous a expliqué qu’ils sont « encore plus pragmatiques » que ceux des autres véhicules de la gamme. Bref, selon Dacia, l’habitabilité et la possibilité d’accueillir sept passagers à bord à un tarif défiant toute concurrence pèse bien peu en regard de l’esthétique pour les candidats acheteurs du Lodgy. Pourtant, c’est bien au tarif qu’il s’agit de s’intéresser indirectement pour comprendre sans doute la baisse des ventes constatée l’an passé.
Le barème de bonus-malus instauré l’an passé a en effet frappé le constructeur, notamment la motorisation 1,6 litre de 85 ch qui écopait d’un malus supérieur à 2 000 euros (2 200 euros exactement). Autant dire qu’il s’agissait là d’une tare quasi rédhibitoire pour un véhicule vendu à peine 10 000 euros (9 990 euros). Pour parer cette tare fiscale, Dacia a lancé une version GPL sur cette motorisation qui est vendue 11 400 euros et hérite d’un malus de seulement 150 €.
Le constructeur roumain a en outre ajouté, en accessoire, un pack « off-road » (photo d'ouverture et ci-dessous) composé d’élargisseurs de roues, de protections de bas de caisse et de de boucliers, et de skis avant/arrière, et vendu 490 € TTC (pose comprise), une manière de rapprocher ce monospace de l’univers des crossover.
En conclusion
Le Lodgy – dont aucune évolution importante n’est prévue à court terme – poursuit donc sa carrière commerciale dans un environnement qui ne lui est pas forcément favorable. On sera curieux de voir dans les mois à venir les effets de l’introduction de la version GPL qui n’a que peu atténué l’effet prix négatif lié à l’introduction d’un nouveau barème bonus-malus.
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