Essai - Citroën Grand C4 Picasso 1,6 THP 155 : limites d'essence

Après une domination exponentielle pendant plusieurs années, la part des moteurs diesels dans les ventes de voitures neuves se fait dernièrement grignoter grâce à des moteurs essence toujours plus perfectionnés parvenant à égaler les consommations de leurs homologues fonctionnant au gazole, tout en conservant leur agrément et leurs performances. Ainsi, sur les onze premiers mois de l'année 2014, les véhicules diesels représentent 64,21 % du marché contre 32,74 % pour les essence, soit un déclin de 3,6 % pour le premier et une progression de 12,6 % pour le second par rapport à la même période en 2013. Doit-on pour autant envisager d'opter pour une mécanique au sans-plomb quelle que soit la catégorie ?

En matière de monospace sept places, on le sait déjà pour avoir essayé plusieurs versions du modèle, difficile de trouver mieux aujourd'hui sur le marché que le Citroën C4 Picasso de seconde génération, que ce soit dans sa version courte ou longue. Commercialisée en septembre 2013, cette dernière, basée sur la nouvelle plate-forme PSA, un gage de légèreté, avoue seulement 1 320 kg sur la balance dans notre version, un chiffre tout à fait remarquable quand on l'associe à sa longueur tutoyant les 4,60 m. Que l'on aime ou que l'on déteste, on ne peut pas lui reprocher son originalité stylistique dans une catégorie où le consensuel est roi.

À l’intérieur, le volume et la luminosité de l'habitacle impressionnent, ce qui sont accentués par une planche de bord au design on ne peut plus épuré, avec un grand écran central de 12 pouces, couleurs et HD sur notre version haut de gamme Exclusive, surplombant la tablette tactile de 7 pouces rassemblant les fonctions de climatisation, de multimédia et de navigation. Le Grand C4 Picasso se distingue aussi par sa modularité avec une deuxième rangée constituée de trois sièges indépendants identiques, inclinables, rabattables et pouvant coulisser sur 15 cm, et une troisième rangée de deux sièges, à réserver sans grande surprise au mieux à de grands enfants, et pouvant disparaître sous le plancher du coffre. Ce dernier offre parmi les plus volumes de chargement du marché, avec 170 litres en version sept places, 575 à 704 litres en cinq places et 1 843 litres en deux places et on trouve de plus de multiples rangements disséminés dans l'habitacle.

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Question châssis, un gros travail a été effectué depuis la première génération et, si le Grand C4 Picasso conserve un confort souverain, il acquiert un dynamisme étonnant pour son gabarit, avec un roulis bien maîtrisé et une direction précise.

Ceci étant posé, peut-on donc associer ces qualités pratiques et dynamiques à un moteur essence ? Le Grand C4 Picasso propose en tout cas le choix entre deux 1,6 l suralimentés associés à une boîte mécanique à six rapports : le VTi de 120 ch et le THP 155. Ce dernier, celui de notre modèle d'essai, développe, contrairement à ce que son nom laisse imaginer, 156 ch à 6 000 tr/min et 240 Nm dès 1 400 tr/min. Ne satisfaisant qu'aux anciennes normes Euro 5 à cause notamment de son absence de système Stop & Start, il devrait être bientôt remplacé par le THP 165 S&S pour l'instant seulement disponible avec la boîte de vitesses automatique EAT6. Mais sur les plans des performances, il est tout à fait d'actualité en offrant des accélérations vigoureuses, avec un 0 à 100 km/h annoncé en 9,2 s (contre 9,9 s pour son concurrent direct, le Ford Grand C-Max 1,6 EcoBoost 150 ch) et un 1 000 m DA arrêté en 30,2 s. En tout cas sur le papier et sur un exercice démarrant depuis l'arrêt, car les reprises sont moins remarquables, la faute à un couple finalement pas si élevé et une boîte de vitesses aux rapports aussi longs que la course de la commande elle-même. Il faut donc alors tirer un peu plus dans les tours proportionnellement aux nombres de passagers, ce qui a bien évidemment une incidence certaine sur la consommation. Citroën annonce à ce sujet 6,1 l/100 km en mixte (et 140 g/km de CO2 entraînant un malus de 250 €) avec les jolies jantes Eole en 18 pouces, un chiffre bien évidemment impossible à atteindre et se rapprochant plutôt des 10 litres de moyenne dans la réalité avec quatre personnes à bord. Au final, le BlueHDi équivalent, développant 150 ch à 4 000 tr/min et surtout 370 Nm dès 2 000 tr/min, fait beaucoup plus « force tranquille », avec des performances très proches et un appétit bien moindre. On accordera tout de même au THP l'avantage d'une insonorisation plus poussée.