Essai - Opel Corsa CDTi 95 : surprenante

Elle a converti près de 12 millions de fidèles et essaimé le « Blitz » à travers le monde. À l’âge du Christ, la Corsa a reconnu ses erreurs et propose désormais des prestations à la hauteur du marché. Cette résurgence ne s’est pas faite sans douleur : alors que cette cinquième génération de Corsa devait être développée conjointement avec PSA, précisément sur la base d’une Peugeot 208, l’avortement prématuré du partenariat avec le groupe français a contraint Opel à faire cavalier seul. Résultat des courses : la Corsa 5 reprend la plateforme de sa devancière, son empattement et sa mensuration, notamment sa longueur (4,02 m).

Pourtant, il s’agit bien d’une nouvelle génération et non d’un gros restylage comme le laisse entendre cette silhouette si proche de l’ancienne. Si l’enveloppe n’a rien de spectaculaire, c’est le travail apporté en matière de qualité qui paye. Opel a soigné l’intérieur de son modèle en le dotant de matériaux et de plastiques valorisants. La console centrale fait aussi place nette en supprimant la quantité industrielle de boutons qui desservait l’ergonomie. Désormais, place à un cockpit moderne, fonctionnel mais toujours très classique. En conservant les mensurations de sa devancière, l’allemande ne fait malheureusement pas de miracle en matière d’accueil. L’espace dédié aux passagers n’a rien d’exceptionnel et le volume de coffre (285 litres) se place dans la fourchette basse du segment. Les sièges sont à l’allemande, autrement dit très fermes.

Si la Corsa a eu le privilège de recevoir un nouveau 3 cylindres Turbo ultra-performant en essence, elle n’a malheureusement pas la même chance concernant la carburation diesel. L’offre tourne toujours autour de l’antique 4 cylindres 1.3 CDTi décliné en deux niveaux de puissance. Tempérons, puisque ce dernier a été revu et corrigé pour répondre aux normes Euro6. Il est désormais bien plus silencieux en charge et à froid. Associé d’office à un Stop & Start, il a droit dans cette version d’essai 95 ch, au label EcoFlex réservé aux modèles « propres » de la marque, avec des rejets limités à 87 g de CO2/km (neutre). La Corsa peut saluer ce moteur plein de courage qui, grâce à son couple maxi (190 Nm), parvient à compenser le poids important de la caisse (1 331 kg). En raison de sa plateforme datée la Corsa accuse un surpoids d’en moyenne 200 kg par rapport à la concurrence directe (ex : Renault Clio 4 dCi 90 : 1 070 kg/Peugeot 208 Hdi 92 : 1 080 kg). Un fossé qui n’impacte étonnamment pas la consommation : nous avons relevé en moyenne 5,7 l/100 km.

Le châssis de l’allemande a subi de très grosses évolutions (centre de gravité, amortissement, direction, etc.). Au volant, cela se traduit par un confort de suspensions nettement meilleur qu’auparavant. Le ressenti de la direction affiche un joli progrès. L'assistance offre un retour d'information satisfaisant et n'impose aucun flou autour du point milieu. De manière générale, la Corsa se montre plus agile et rassurante sur petites routes. Les plus sportifs pourront opter pour le châssis sport (option : 308 €) équipé de jantes 17’’. Ce dernier est plus vif mais aussi moins vivable au quotidien.

La Corsa propose un contenu technologique parmi les meilleurs de la catégorie. Elle se positionne ici en grosse concurrente de la Ford Fiesta, leader en la matière. On retiendra l’arrivée du système IntelliLink, dont l’écran tactile permet de projeter le système d’exploitation d’un Smartphone et les applications qui vont avec (musique, navigation GPS, services connectés, etc). S’il n’arrive de série qu’en finition haute Cosmo, il reste abordable : 300 €, ou 400 € avec le régulateur de vitesse. Le CDTi 95 est proposé à partir du second niveau de finition « Edition » (17 390 €) qui embarque de série l’ESP, l’ABS, l’aide au démarrage en côte, 6 airbags, l’alerte de sous-gonflage, la centralisation, les vitres avant électriques, le volant réglable en hauteur et profondeur, la sellerie cuir, la radio, les enjoliveurs 14 pouces, les rétroviseurs électriques, la climatisation manuelle, l’ordinateur de bord, la banquette arrière rabattable 60/40, la radio Bluetooth avec commandes au volant et 6 HP. Malgré la centaine d’euros qui la sépare de ses principales concurrentes (Skoda Fabia, Ford Fiesta, Volkswagen Polo), la Corsa reste financièrement attractive au regard des équipements proposés.

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Les fans de dotation haut de gamme pourront y ajouter des équipements modernes comme une caméra de recul (350 €), le stationnement semi-automatique, et un pack sécurité permis par une nouvelle caméra sur le pare-brise (radar de distance, alerte de collision ou de franchissement de ligne, lecture des panneaux, et feux de route automatiques si l’inédite option xénon a été cochée).