Les Amis de la Terre et CEE Bankwatch ont rendu public une étude dont la conclusion est la suivante : l'Union européenne s'est engagée à agir contre le changement climatique mais seulement 2 % de ses fonds structurels, destinés aux anciens pays de l'Est d'ici à 2013, pourraient être consacrés à l'efficacité énergétique et aux énergies renouvelables. La Commission n'a pas contesté cette étude. Pour arriver à cette conclusion, ces deux ONG ont analysé les propositions de cofinancement soumises à la Commission par les nouveaux membres de l'Union européenne se trouvant en Europe centrale et orientale, soit huit des Etats ayant adhéré en 2004 plus la Roumanie et la Bulgarie qui ont rejoint l'Union le 1er janvier 2007. Un total de 177 milliards d'euros devrait être alloué à ces pays sur la période 2007-2013. Les ONG ont calculé que, si la Commission validait les propositions faites, seulement 3,6 milliards sur cette somme seront consacrés à des investissements d'ordre environnemental. La Pologne et la Hongrie, qui consacreraient seulement 1 % aux deux thématiques.
Les Amis de la Terre et CEE Bankwatch regrettent aussi que la moitié de la somme allouée aux transports, soit 25 milliards d'euros, serve à financer la construction de routes et d'autoroutes, notamment en Pologne et en Slovaquie. D'après elles cela augmentera mathématiquement le trafic. Seulement 14 milliards iraient aux chemins de fer et 4,8 milliards aux transports publics urbains qui émettent trois fois moins de CO2 que les voitures. Elles soulignent que les pires propositions concernant les transports publics urbains viendraient de Roumanie, Slovaquie, Lituanie et Slovénie.
Pour se défendre, la Commission européenne met en avant que le montant proposé pour l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables représente deux fois celui qui a été alloué pendant la période 2000-2006. Elle mentionne qu'elle va tenter d'augmenter la part relative de ce type d'investissement pendant la négociation qui doit avoir lieu avec les Etats. Elle concède qu'il existe des marges d'amélioration sans préciser toutefois lesquelles.
Martin Konecny, conseiller politique des Amis de la Terre, affirme qu'il faut consacrer au moins 5 % des fonds structurels à l'efficacité énergétique et aux énergies renouvelables. Le même effort devrait être fait, de manière progressive, pour un développement durable et neutre en matière climatique, que pour la stratégie de Lisbonne (destinée à promouvoir une économie de la connaissance), à laquelle doivent désormais être consacrés entre 60 % et 75% des fonds des anciens pays de l'Union européenne. Martin rappelle qu'en 2006, les chefs d'Etat et de gouvernement avaient décidé de faire de l'efficacité énergétique et des énergies renouvelables "l'une des douze priorités" pour les investissements des fonds européens !
Source : Le Monde
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