On l’aura compris, malgré quelques péripéties extra-sportives, Benoît Tréluyer s’est régalé en Super GT cette saison. Il a en revanche connu une saison « en enfer » en Formula Nippon… « La voiture, de toute la saison, n’a jamais fonctionné ».

Caradisiac : Mais que s’est-il donc passé ?

Benoît Tréluyer : En début de saison, la coque manquait de rigidé, la conséquence d’un choc l’an passé avec la voiture de Loïc Duval. Il faut savoir que dès que cette Lola subi un choc, elle perd en rigidité. A partir de là, nous avons commencé à douter ; cela a hypothéqué toute notre saison. Nous avons changé à plusieurs reprises de coque, troquant la première contre de plus anciennes, puisque Lola ne commercialisait plus cette coque. Plus tard dans la saison nous sommes revenus à la première coque utilisée ; nous nous sommes alors aperçus qu’il s’agissait tout de même la plus rigide de toutes celles qui étaient passées entre nos mains ! Mais il était déjà trop tard. Pour couronner le tout, nous avons également connu des problèmes de gestion des pneumatiques…

Interview Benoît Tréluyer, champion 2008 Super GT

Caradisiac : Heureusement que cela se passait mieux en Super GT…

B.T. : C’est certain. Cela m’a permis de maintenir un bon niveau de confiance. Tout le monde était conscient que les problèmes ne provenaient pas de mon pilotage mais de la voiture.

Caradisiac : As-tu déjà pris le volant de la nouvelle Swift qui remplacera la Lola l’an prochain en Formula Nippon ?

B.T. : Oui.

Caradisiac : Quelles sont tes premières impressions ?

B.T. : J’ai été agréablement surpris. Il m’a suffit de quelques tours seulement pour me sentir à l’aise. La Swift correspond bien à mon pilotage même si en terme de finition l’auto fait un peu « brut de fonderie ». L’effet de sol est impressionnant. Elle est également « hyper physique » à piloter pour le moment. Des modifications seront encore apportées avant le début de saison. Je pense que les courses vont être intéressantes.

Caradisiac : Tu parles comme si tu y étais déjà. Tu restera donc au Japon l’an prochain ?

B.T. : A priori, mes engagements actuels devraient être reconduits en l’état. Pour le Super GT, je dois renouveler mon contrat début janvier. Quant à la Formula Nippon, après avoir essayé la nouvelle monoplace, j’ai décidé de rempiler. Il me faut cependant trouver un nouvel ingénieur, le mien ayant décidé de prendre du recul après une saison 2008 particulièrement éprouvante.

Caradisiac : Comment envisages-tu la suite de ta carrière ?

B.T. : Je me verrais bien rentrer en Europe à l’horizon 2010. Si la situation économique s’améliore je goûterais volontiers à l’endurance, en proto, une discipline que j’apprécie particulièrement. En fait, je rêve de gagner les 24 Heures du Mans avec Pescarolo Sport.

Ne reste plus qu’à convaincre un constructeur japonais de joindre ses efforts à ceux de Pescarolo !