Pininfarina présentait à Genève sa Sintesi. Loin d’être un objet anniversaire, ce Sintesi est un concept car, au vrai sens du terme. Malheureusement, la crédibilité dans le domaine des carrossiers italiens est de plus en plus ténue. Ainsi, généralement, on s’arrête sur un jugement à l’emporte pièce sur les courbes de l’auto, celles du mannequin qui trône à côté (ou dedans), et on passe son chemin. C’est dommage et c’est surtout ne pas percevoir la somme de travail qui se cache dessous.
Par chance, Pininfarina habille régulièrement ses concepts d’une robe séduisante, ce qui permet de s’attarder. Et si l’on applique la règle du : "plus les filles autour sont nombreuses et dénudées, moins il y a à découvrir sur l’auto", on classera rapidement la Sintesi devant la Giugiaro Quaranta. Mais ne soyons pas méchants, Giugiaro fêtait un anniversaire et il est bon parfois de se laisser aller au festif.
Sintesi développe une approche intéressante baptisée Liquid Packaging. La monocoque épouse les contours de la mécanique, faisant disparaître les espaces inutilisés autrefois par manque de « souplesse » dans le dessin des structures. Le progrès technique, les nouveaux matériaux et leur résistance accrue permettent ce genre d’optimisation. Ainsi, la position des batteries, de la pile à combustible et des moteurs électriques répartis respectivement sous la voiture et aux 4 angles de la carrosserie, libère un espace intérieur entièrement utilisable par les occupants. La forme sinusoïdale du plancher est un exemple parfait pour illustrer le Liquid Packaging. Chaque « vague » épouse au plus juste l’élément mécanique situé au dessous.
Pininfarina moule l’automobile autour de ses occupants.
Sintesi développe également le concept du Transparent Mobility. Immobile sur un stand, difficile de juger le système puisque ce concept, étudié par beaucoup de constructeurs, consiste à mettre en communication les automobiles entre elles pour améliorer et sécuriser la circulation.
Pininfarina montre ainsi sa capacité d’innovation, de prospective mais il est difficile de savoir comment une entreprise de cette taille, même avec l’aide de partenaires efficaces, peut concrétiser elle-même ce genre d’étude futuriste. Et comment elle pourrait concurrencer les bureaux d’ingénieurs des constructeurs et des sous-traitants puissants déjà largement impliqués dans le domaine. Son seul espoir, les constructeurs des pays émergents et les industriels extérieurs au secteur tel que Bolloré par exemple avec qui Pininfarina s’est lié pour la Blue Car.
Pininfarina se (dé)bat dans un monde automobile en pleine transformation et il tente de se donner les moyens de survivre. Il serait d'ailleurs salutaire que quelques uns y parviennent. Attardons nous un peu sur Sintesi et voyons plus loin que les seules courbes épurées de ce concept.
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