Ce Grand Prix de Hongrie a été une véritable épopée. Avec, en guise de final, la victoire d'un invité surprise parti de la quatorzième position et un moteur neuf, l'Anglais Jenson Button. Il signe la première victoire de ses cent sept Grand Prix disputés.
Tout commence avec un départ hallucinant des deux rivaux pour le titre, punis chacun à leur tour, qui, de leurs onzième et quinzième place respectives, ne perdent pas de temps pour remonter vers le podium. Les deux compères semblent tourner autour des autres, mais surtout l'Espagnol, d'une détermination impressionnante.
Devant, Raïkkonen est parti mais ne prend pas le large. Les conditions de piste, alors détrempées, semblent faire boire la tasse aux Ferrari qui lâchent prise. Massa est à la dérive, Schumi joue l'équilibriste. Speed et Kubica donnent du spectacle, De La Rosa est un impeccable second, le contraire d'un Fisico timoré.
Puis la température monte, le tracé change. Raïkkonen se fait remonter par un toujours impérial Alonso. Les changements de pneus de la McLaren n'y font rien, la Renault vole. Et Kimi qui s'était retrouvé sous la menace directe de son équipier finit par s'empaler sur un Liuzzi qui n'y peut rien à bien vouloir respecter les consignes des drapeaux bleus. Le safety car rassemble tout le monde derrière la R26 du champion en titre, la course est relancée.
Entre temps, Fisico était allé se frictionner avec Schumi, pour finir par en avoir raison, juste avant d'aller dans les décors. La Ferrari poursuit son chemin de croix, après un changement d'aileron avant, et lutte pour des points que des Honda et des Bmw en bonne forme veulent à tout prix.
Dernier acte, le soleil revient et assèche le bitume. Il est temps de passer des secs que Speed avait tenté de mettre trop tôt, à ses dépens. Et c'est Button qui sonne la charge sur Alonso. Mais c'est aussi la Ferrari de Schumi qui ressuscite et aligne des chronos qu'on ne lui espérait plus. Ses Bridgestone pluie adorent ces conditions devenues mixtes.
Alonso décide de rentrer pour monter des secs et c'est le coup de théâtre en revenant en course. La R26 louvoie puis s'affaisse sur sa roue arrière droite dont l'axe semble avoir cédé. C'est la stupeur, la désolation, l'abandon, après une démonstration de tout premier ordre. Button récolte le leadership devant un Schumi toujours en pluie mais qui finit par ne plus tenir la cadence. De La Rosa revient, le Baron Rouge résiste jusqu'à l'extrême limite, Heidfeld, impeccable, arrive pour le gober, ce qu'il fait. Puis, tout juste après, la Ferrari ne semble plus avoir de direction. Blessée, elle rentre à l'écurie pour y stopper définitivement. C'est, là aussi, l'abandon. Il restait trois tours à parcourir.
Un match nul, donc, au championnat. Mais une première victoire de Button et une nouvelle de Honda depuis très longtemps. Une écurie Honda qui s'est jouée des circonstances, en pleine rédemption depuis sa reprise en main par les Japonais. De La Rosa est second et signe son meilleur résultat en F.1, Heidfeld solide troisième, qui offre à Bmw un podium inespéré après la débâcle d'Hockenheim, le week-end dernier. Suivent Barrichello, Coulthard, Ralf, un véloce Kubica et Massa.
Il faudra bien trois semaines de répit pour se remettre de ces émotions. Prochaine étape, la Turquie.
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