Jean-Louis Schilansky, président de l'UFIP, avait averti en début de semaine à l'AFP : « La dernière chose à faire, ce sont des achats de panique. Il n'y a pas de panique à avoir. Ce sont ces achats-là qui risquent de précipiter le problème ». Dominique Bussereau, secrétaire d'Etat aux Transports, le confirmait ce matin sur l'antenne de LCI : « Si il n'y a plus d'achats de précaution, on a tout ce qu'il faut pour tenir […] Je dis surtout aux automobilistes: n'allez pas remplir votre réservoir, ou remplir des stocks d'essence, vous n'en avez pas besoin ».

Seulement l'être humain est ainsi fait que certaines pompe à essence ont été prises d'assaut par des automobilistes pressés de remplir les réservoirs de leur voiture et quelques jerrycans pour faire bonne mesure : la consommation d'essence a ainsi explosé de 50% cette semaine et les premières stations-service à sec ont fait leur apparition quand d'autres rationnent par précaution, notamment en Loire-Atlantique et à la périphérie de Marseille.

Les syndicats du secteur ne faiblissent pas, bien au contraire

Ce mouvement de panique est un allié solide pour les syndicats du secteur qui ne faiblissent pas et durcissent même le mouvement : les salariés des docks et des raffineries luttent certes contre la réforme des retraites, mais aussi contre la réforme portuaire pour les premiers, quand les seconds sont inquiets pour l'avenir de leur filière en France. Aujourd'hui, huit des douze raffineries françaises sont au point mort, tandis que deux autres voient leurs expéditions bloquées. Le centre névralgique de la crise se trouve toujours dans le port de Fos-Marseille par lequel passe la moitié de l'approvisionnement français et qui dessert quatre raffineries du quart sud est, et celui du Havre qui approvisionne trois autres raffineries du nord.

En l'état actuel des choses, les stations-service vides, actuellement disséminés de façon sporadiques, pourraient se propager massivement à partir de la semaine prochaine. Les stocks stratégiques dont nous vous parlions mardi pourraient alors être utilisés. Mais les syndicats ont déjà prévenus qu'ils bloqueraient ces dépôts en masse s'ils étaient débloqués.