Le sud-est de la France subit en fait deux grèves en ce moment : celle des raffineries, qui porte, comme dans les autres secteurs, sur la réforme des retraites, mais aussi celle des terminaux pétroliers du port de Marseille, qui alimentent la moitié des raffineries françaises, à cause de la réforme portuaire, une grève qui est entrée aujourd'hui dans son seizième jour sans espoir de négociation à l'horizon. Hier, 56 bateaux étaient bloqués, dont 37 pétroliers chargés, ce qui menace de paralysie les raffineries de la région par manque stock dès demain.
Mais de toutes façons, les syndicats CGT-Chimie et CGT du groupe Total de quatre de ces dernières ont prévu de débrayer dès aujourd'hui pour une grève reconductible contre la réforme des retraites. Selon l'Union Française des Industries Pétrolières, les premières ruptures d'approvisionnement pour les stations-service pourraient arriver à partir du 20 octobre, même si elles sont déjà à l'ordre du jour en Corse.
Faut-il pour autant se précipiter dans les stations-service pour faire le plein par précaution ? Surtout pas selon Jean-Louis Schilansky, président de l'UFIP, comme il l'a confié à l'AFP : « La dernière chose à faire, ce sont des achats de panique. Il n'y a pas de panique à avoir. Ce sont ces achats-là qui risquent de précipiter le problème ».
Le secrétariat d'Etat aux Transports dispose de plus d'un joker dans son jeu : les stocks stratégiques de carburant qui sont disséminés partout sur le territoire français. Si le gouvernement choisit de les utiliser en cas de crise prolongée, avec l'Accord de l'Agence Internationale et de l'Union Européenne, « on a trois mois de consommation devant nous sur la France entière » selon Jean-Louis Schilansky.
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