L'ironie de l'histoire est que l'homme sans peur qui arrachait si souvent les autos à la pesanteur allant jusqu'à tutoyer la mort à plusieurs reprises aura perdu la vie dans un banal engin volant. Comme quoi, la destinée brillante de Colin McRae était sur terre, pas dans les airs.
Aujourd'hui, le destin a décidé qu'il était temps pour l'ecossais de rejoindre le Roi Richard (Burns), lui aussi titré en Subaru, pour finir de régler les contentieux sportifs qui les opposaient. Le paradis des rallymen va de nouveau resonner du son du flat four et les pluies de gravillons iront fouetter les confins ouatés du monde du dessus.
Le malheur dans tout ça, outre la douleur de sa famille, c'est que ce foutu destin nous enlève bien trop tôt un authentique puriste de la conduite. Colin McRae était essentiel. Pour les fans, certes mais aussi dans ses paroles, dans son coup de volant, dans sa vie. Rien ne dépassait du personnage. Entier et toujours impliqué plus que de raison dans tous ce qu'il faisait, Colin McRae était bien plus qu'un Colin McCrash comme on a bien voulu le surnommer.
L'économie de sa personne ne faisait pas parti de ses objectifs. Tout devait être réalisé à fond. Toujours. Colin McRae a si souvent influé sur le cours des choses (et des courses), par son sens de l'attaque outrancier et sans concession, qu'il a réussi à marquer durablement les esprits de tous les fans de rallye (et même au delà) malgré un seul et unique titre de champion du monde en 1995 sur Subaru Impreza. Ses 25 victoires sont bien plus éloquentes que ce seul titre d'ailleurs.
Colin McRae est celui qui a amené Subaru vers la lumière. A 27 ans, en devenant le premier champion du monde des rallyes anglais (et le plus jeune), il a litteralement hypnotisé une frange de la population qui a tôt fait d'associer son nom à la discipline dans son entier.
Il est un des derniers rallymen spectaculaire. Un digne héritier des Vatanen, des Thérier, des Toivonen qui, contrairement, à la légende, était doté d'une sensibilité technique exceptionnelle comme me le confiait Alexis Avril, son ingé lors de son passage chez Citroën. Ecossais dans la plus pure lignée des plus grand finlandais volants, Colin McRae a symbolisé le rallyman moderne (plus que la rallye moderne) en tant qu'attaquant perpétuel sans jamais chercher l'économie. Il a refondé les bases d'une discipline qui jusque là était souvent synonyme d'endurance.
Les légendes ne meurent jamais, dit on. Le fait est que Colin McRae était une légende de son vivant (à son corps défendant) et que le destin a choisi de nous l'enlever. Peut être pour graver l'image de cet équilibriste au plus profond de nos cortex, ou pour se venger de n'avoir jamais réussi à l'enlever en course où, si souvent, il est venu narguer la mort.
Mais pourquoi son fils...
Les plus malheureux sont "en bas". J'en fais partie.
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