Dave Cole, spécialiste de l'industrie auto américaine, a répondu à quelques questions de l'AFP sur les clés du redressement du secteur automobile US depuis la crise de 2008-2009. A l'époque, les constructeurs américains vivaient une situation similaire à celle que vivent nos constructeurs européens. La forte baisse de la demande et l'endettement toujours plus important a forcé General Motors, pour exemple, à effectuer une coupe drastique dans les effectifs. Ainsi, aujourd'hui, le géant américain emploie 50 000 personnes aux Etats-Unis, contre le double il y a trois ans juste avant la crise. Ford a, de son côté, réduit la production de deux millions d'exemplaires par an, ce qui équivaut selon Dave Cole à une douzaine de fermetures d'usines.
Peut-on vraiment comparer la crise américaine de 2080 aux problèmes rencontrés en Europe par les constructeurs ? Pour Dave Cole, la situation est la même. Selon lui, il faudra que l'Europe réduise sévèrement ses effectifs si les constructeurs veulent garder un seuil minimum de rentabilité. Mais « cela sera plus difficile qu'aux Etats-Unis ». Comprenez par là que les salariés sont certainement mieux protégés en Europe qu'ils ne le sont au pays de l'oncle Sam. Cole se sert d'ailleurs de l'exemple de PSA pour mieux rendre compte de toute la problématique : « C'est ce qu'on voit chez PSA par exemple. L'utilisation des capacités de production est assez faible et c'est catastrophique pour leur rentabilité ».
L'autre raison du redressement de l'industrie automobile américaine, ce sont les dificultés rencontrées par les constructeurs japonais à exporter leurs autos aux US sans perdre d'argent. Suite à la catastrophe de Fukushima, le yen a perdu énormément de valeur, si bien que l'exportation est difficilement rentable face au dollar. Le malheur des marques japonaises qui sont très présentes aux US ont donc aussi profité aux constructeurs américains. Cependant, en Europe, les choses sont assez différentes puisque « l'enemi vient de l'intérieur ». Le groupe Volkswagen AG affiche régulièrement des profits importants. On peut également penser aux marques coréennes qui marchent très bien en Europe grâce à des arguments clés qui ont fait mouche, associés à des tarifs attractifs. Pour les autres constructeurs, il s'agit donc de trouver la solution au manque de compétitivité et réussir à percer sur des marchés comme la Chine, une chose indispensable aujourd'hui.
Finalement, réduire fortement la production et le nombre d'employés pour mieux s'adapter à la demande, oui, mais pas sans repenser la stratégie produits et les développements futurs.
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