Les ménages français consacrent plus de 10% de leur budget à l'automobile. Dans ces 10%, 52% va dans l'achat du véhicule et le carburant, 12% dans l'assurance et 36% dans l'entretien, la réparation et les pièces détachées. Or, les prix de la réparation et de l'entretien a ont augmenté de 35% entre 1998 et 2007, soit 2,5 fois l'inflation et les pièces détachées de 30% entre 2000 et 2009. Mais une fois toutes les additions faites, la hausse dépasse en fait les 50% puisque l'automobiliste paie directement ou par l'intermédiaire de sa prime d'assurance.
Une telle explosion des prix peut être mis sur le compte de la toujours plus grande complexité des véhicules laissant la part belle aux composants électroniques et de la hausse du prix des matières premières et de la main d'œuvre, mais cela suffit-il pour atteindre de tels chiffres ? C'est ce que veut savoir l'Autorité de la Concurrence en menant une enquête dont les conclusions seront rendues publiques en mars 2012, en donnant déjà quelques pistes.
D'énormes différences de prix SUR les pièces détachées par rapport à nos voisins européens
Parmi celles-ci, l'insuffisance de concurrence. En effet, depuis 2002, un automobiliste peut continuer à bénéficier de la garantie constructeur de son véhicule même s'il décide de faire réaliser l'entretien et les réparations chez un garagiste indépendant. Or, les réseaux agréés par le constructeur détiennent toujours aujourd'hui plus de 80% de parts de marché pour les voitures de moins de deux ans alors que leurs prix sont très nettement supérieurs. Pourquoi ? Certains doutes existent sur le libre accès laissés aux garagistes indépendants à la fois aux pièces détachées mais aussi aux données techniques sur des voitures à l'électronique toujours plus omniprésente et donc facilement verrouillable.
Mais ça n'est pas tout. Tout fabricant et distributeur peut produire et vendre des pièces détachées mais il existe une exception liée à la propriété intellectuelle sur les pièces dites visibles, des vitres aux pièces de carrosserie en passant par l'éclairage, qui restent réservées aux constructeurs. Ce n'est pas le cas en Belgique, en Espagne, en Italie, en Irlande et en Allemagne, où une étude UFC-Que Choisir a révélé que les différences de prix des pièces entre un constructeur et un équipementier concurrent étaient de 27 à 42% en faveur de ce dernier. Ainsi, un automobiliste paiera ses pièces moins chères de 29,7% en Allemagne pour sa Citroën, de 34,1% en Belgique pour sa Peugeot, et de 40,6% pour sa Renault en Espagne.
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