Un rapport d'initiative parlementaire a étudié la question des répercussions de la hausse des prix de l'énergie en termes d'impact économique, stratégique et environnemental. Il a appelé notamment la Commission et le Conseil à élaborer un plan d'action pour développer des alternatives au pétrole. Selon ce rapport, entre 2001 et 2006, les prix du pétrole ont augmenté de 370%, et contrairement aux précédents chocs pétroliers, cette situation est dans une large mesure de nature permanente. En effet, elle est liée à la forte consommation des Etats-Unis, à la pénurie d'offre actuelle ou à venir, aux tensions géopolitiques dans de nombreux pays producteurs et surtout à la spectaculaire augmentation de la demande chinoise, qui représente 30% de la hausse de la demande mondiale.
Toujours d'après le rapport, cette augmentation a un impact particulièrement important sur l'Union européenne dans la mesure où celle-ci importe 85% de son pétrole, et de manière générale 50% de son énergie, part qui pourrait passer à 71% d'ici à 2030. Les conséquences directes sur les économies européennes : un ralentissement de la croissance du PIB (baisse estimée à 0,5% dans la zone euro), de l'emploi et de l'investissement, ainsi que de la consommation du fait de la réduction du revenu disponible des ménages. Le rapport s'inquiète des effets sociaux que la hausse des prix peut avoir sur les populations à faible revenu. Par ailleurs, les députés s'interrogent sur la pertinence de la politique d'augmentation des taux d'intérêts menée par la BCE dans ce contexte et sur la possibilité de contrôler le développement des instruments financiers spéculatifs liés au pétrole.
Selon le rapporteur, Manuel Antonio dos Santos, l'Europe doit agir maintenant. Il pense que la situation actuelle, bien qu'ayant des conséquences économiques négatives, pourrait également offrir de nouvelles chances et possibilités, en particulier en incitant à l'abandon des combustibles fossiles et au développement de la recherche dans le secteur des énergies renouvelables. Sortir du "tout-pétrole" aurait non seulement un impact positif sur la sécurité et la durabilité de l'approvisionnement, mais également sur l'environnement. Le rapport plaide ainsi pour un investissement massif et la tenue d'un débat sur la diversification des sources d'énergie, le développement des énergies renouvelables et la question de l'efficacité énergétique.
Les députés se félicitent du plan d'action de la Commission portant sur ce dernier point, estimant qu'il est généralement de loin le moyen le moins cher de réduire les émissions de CO2 et de renforcer la sécurité énergétique. Ce point concerne particulièrement le secteur des transports qui représente 56% de la consommation totale de pétrole dans l'UE. A cet effet, la commission des Affaires économiques et monétaires a demandé une directive cadre sur l'efficacité énergétique dans les transports et est favorable à une fiscalité des véhicules basée sur le CO2 et harmonisée au niveau de l'Union européenne. De manière plus générale, le rapport demande une stratégie globale afin de supprimer progressivement l'utilisation de combustibles fossiles dans les transports et de favoriser les véhicules à faible émission de CO2, utilisant des carburants "propres" (biocombustibles ou hydrogène) ou hybrides.
Petit rappel : le 31 janvier 2007 a été présentée la révision de la directive sur la qualité des carburants qui tend à réduire, à l'horizon 2020, les émissions de CO2 sur l'ensemble du cycle de vie du produit, du raffinage à l'utilisation. Les propositions adoptées par le Collège des 27 commissaires le 7 février 2007 ont fixé les plafonds d'émissions obligatoires à 120g/km en moyenne d'ici 2012 et ont confirmé à nouveau la détermination de la Commission à faire en sorte que l'Union européenne atteigne ses objectifs en matière d'émissions de gaz à effet de serre, qu’il s’agisse des engagements de Kyoto ou d’objectifs ultérieurs.
(Source info : Parlement européen Photo : ulfablabla.free.fr)
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