Une balade est toujours parsemée de rencontres plus ou moins prévues, plus ou moins incongrues. C’est sous cet angle que j’ai souhaité placé cette « escapade » en Mazda MX-5 qui, l’avenir le dira, se reproduira peut-être sous d’autres cieux et avec d’autres voitures plaisir.
Un rendez-vous
La Mazda MX-5, comme toutes les icônes, mène son monde autant qu’elle se fait mener. Passé chez Mazda France récupérer la MX-5 en milieu de vendredi après-midi, je profite de la soirée pour déambuler dans Paris. En descendant les Champs-Elysées, la MX-5 blanche 1,8L MZR a fière allure, même au milieu de deux Audi R8 et d’une Porsche 911 cabriolet immatriculées en Allemagne. Tant qu’à faire de rouler en roadster, autant rouler décapoté. L’opération est simple et s’effectue en quelques secondes. L’alternance de pluies drues et de rayons de soleil n’entameront d’ailleurs jamais mon enthousiasme à décapoter et capoter durant cette prise en mains ! Moi qui déteste les embouteillages parisiens, je me surprends à l’aise, bien installé dans mon siège je le suis, pas très éloigné de la chaussée. La capote du MX-5 pliée, le plaisir de rouler à l’air libre est entier, décidément incomparable. Qui plus est, la MX-5 constitue une compagne parfaite dans Paris. La maniabilité est bonne, les commandes (pédales, levier, direction) sont fermes sans être lourdes.
Samedi, en début d’après-midi, avant de quitter plus tard Paris pour la Normandie, j’ai rendez-vous avec Olivier Laverrière afin de découvrir pour la première fois depuis que je suis l’aventure Carface, le « démonstrateur » Bentley Héritage. Le rendez-vous est prévu place de la Concorde sans plus de précision. Un premier tour et je repère dans la circulation sans coup férir la Bentley signée Carface. Sa poupe la distingue au premier coup d’œil d’une Contiental GT sans nullement dénaturer le style du coupé britannique. De ce point de vue, la pari est réussi : tout en se distinguant d’une autre Continental GT, le rendant ainsi unique, l’Héritage demeure de bon goût. Je viens garer la MX-5 juste à côté de la Continental GT et retrouve Olivier Laverrière. Lequel m’apprend qu’une surprise est à prévoir sur le stand de Carface au prochain Salon de Genève, en mars 2010, alors qu’une participation au Top Marques de Monaco n’est pas non plus à exclure. J’ai le temps de détailler, malgré les gouttes, le travail effectué par Carface sur cette Continental GT à conduite à droite. Personnellement, je suis convaincu par le style avec un bémol concernant les jantes. J’apprends avec soulagement que Carface proposera à brève échéance ses propres jantes, là encore spécifiques à chaque modèle préparé.
La sortie de Paris, par l’autoroute nous (parce que rouler à deux fait partie intégrante du plaisir de rouler en roadster) permet de tirer quelques premières conclusions. Question plaisir de conduite, un roadster, et le MX-5 en particulier, c’est vraiment formidable. D’autant qu’en cette période de limitation drastique des vitesses, on prend toujours un véritable plaisir à se retrouver proche de la route, la tête dans le ciel. L’objectif pour le moment est extrêmement simple : arriver sur la plage d’Etrétat avant la tombée de la nuit. L’autoroute est la bonne solution pour y parvenir.
Une petite pause à la station essence située à la sortie du Pont de Tancarville va être l’occasion de la seule et unique contrariété de cette escapade normande. L’endroit est magnifique et idéal pour prendre quelques photos. Mais « scheize allés » comme disent les Allemands, c’est la panne ! L’appareil numérique qui fonctionnait encore il y a quelques heures, place de la Concorde, tombe en rade. Décidément, la photo et moi, cela fait deux. La prochaine fois, s’il y en a une, mon binôme sera un pro de la photo ou de la vidéo, ou ne sera pas. Cette pause est également l’occasion de me ridiculiser : manifestement, tout le monde voit bien que je tâtonne. Et pour cause, je cherche l’ouverture de la trappe à essence. Comme moi, vous le saurez : il faut d’abord ouvrir un espace de rangement situé derrière les deux sièges puis tirer sur la languette qui s’y trouve. Simple et efficace une fois qu’on le sait.
Un lieu à nul autre pareil
Une fois la contrariété passablement digérée, cap sur Etretat et, surtout, sur des routes nettement plus joueuses. La cinquantaine de kilomètres qui nous sépare de notre point de chute permet d’enfin jouer du levier de vitesses, lesquelles se passent promptement, le levier bien en main. C’est sur ces routes qu’une première fois je ressens un léger manque de puissance, parfois, lors des relances.
Le pari est réussi et, arrivés à Etretat avant 17h, le soleil salue son monde comme il se doit : par un majestueux coucher, impossible cette fois-ci à immortaliser. Etretat vaut vraiment le détour, même par un froid de canard. Et garer la MX-5 blanche à côté de la chapelle Notre Dame de la Garde, là-haut, sur la falaise, restera comme l’une des images les plus marquantes de ce début de soirée. Enfin, je n’oublierai pas non plus les belles vagues de Fécamp. Car passer à Etretat en négligeant Fécamp c’est comme rouler en MX-5 sans décapoter.
Avant de rentrer dîner à Etretat, nous mettons le cap à l’Ouest. Si jamais vous souhaitez vous sentir seuls, au bout du monde, je vous conseille de vous rendre, de nuit, par sale temps sur la côte normande, au phare d’Antifer, automatisé et non gardienné. Vous aurez au préalable pris soin de choisir les chemins de traverse, en laissant le GPS dans le coffre, histoire de porter à son acmé le sentiment d’isolement. Je vous garantis l’effet. Une fois planté(s) avec votre roadster devant le phare, je parie sur une exacerbation de vos impressions. L’environnement sera magnifique, énigmatique et légèrement inquiétant. Le lendemain matin, bon pied bon œil, vous partirez en direction de Deauville (la route vers le Nord et les anciennes usines Alpine de Dieppe, cela sera pour une autre fois) en passant par Honfleur.
Avec ce type de voiture, l’avantage c’est que l’on a le choix entre rouler à allure soutenue ou flâner. Pour « descendre » jusqu’à Deauville, nous empruntons la côte. J’avoue que les routes qui serpentent autour de Honfleur constituent un véritable régal. Dans un autre genre, se promener dans la zone portuaire du Havre en MX-5 constitue une autre expérience que je vous conseille. Car Port 2000 vaut le coup d’œil pour qui apprécie l’envergure d’un portique capable de soulever en tandem deux conteneurs de 40 pieds d'un poids total de 70 tonnes ou le trafic conteneurisé ! Si la ville du Havre est connue, d’ailleurs inscrite depuis juillet 2005 au patrimoine mondial de l’UNESCO, pour son centre ville reconstruit par l’architecte Auguste Perret, je ne saurais que vous conseiller de ne pas oublier de vous rendre dans le quartier des Neiges car lui aussi mérite bien de figurer sur toutes les listes officielles ou non des patrimoines du monde !
C’est sur une improbable aire de repos, entre Honfleur et Trouville, que l’idée de passer un coup de fil à Jean-Luc me vient. « Allô, Jean-Luc, c’est Antoine. Dis, je suis dans le coin, en voiture. Est-ce que je pourrais passer te voir ? » Jean-Luc répond par l’affirmative et je comprends même que j’ai tout intérêt à ne pas changer de plan au dernier moment. Une brève estimation des distances me fait rapidement conclure qu’il ne sera guère possible de flâner à Trouville et Deauville. Une pause rapide sur la plage de ces deux grands classiques puis direction les terres du Sud.
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