Ce n'est pas la rupture qu'a choisie d'appliquer Nicolas Sarkozy et son gouvernement dans le domaine de la sécurité routière, déclarée cause nationale par Jacques Chirac en 2002. La nouvelle équipe semble vouloir mener la même politique répressive dans ce domaine. En début de semaine, des bruits de couloirs ministériels semblaient indiquer qu'il n'y aura pas d'amnistie présidentielle, même pour les PV à 11 euros.
Cette fois, c'est Dominique Busserau, nouveau secrétaire d'Etat au Transports, qui annonce réfléchir à une mesure qui ne réjouirait pas encore une nouvelle fois les automobilistes. Objet du courroux programmé de la population à quatre roues : la suppression des panneaux indiquant en amont la présence des radars automatiques. "On voit bien que les automobilistes diminuent leur vitesse et dès que la zone est terminée, ils rappuient sur le champignon. On peut se demander si à un moment, il ne faut pas les supprimer" a déclaré Dominique Bussereau.
Cette volonté fait suite aux mauvais résultats de la sécurité routière relevés en avril 2007. Au cours de ce mois, le nombre de tués sur les routes a en effet augmenté de 8,1% par rapport à avril 2006. Cette statistique pourrait justifier à elle seule l'accentuation des mesures répressives. Mais on se souvient des déclarations du précédent gouvernement annonçant que l'implantation des radars automatiques n'avait pas pour objet de piéger les automobilistes, mais bien de modifier leurs comportements en profondeur. Les panneaux signalant leurs présences témoignant de cette vertu pédagogique. Difficile après cela de décider de faire tout le contraire en espérant que les automobilistes avaleront la pilule sans broncher. Notons également que cette mesure ne manquerait pas d'augmenter le nombre de retraits de points de permis et de fragiliser un peu plus encore notre passeport routier.
Il reste que Dominique Busserau a précisé qu'il faisait cette déclaration à "titre personnel".Un peu léger comme approche tout de même pour un responsable politique !
On connaît la chanson : les politiques sont coutumiers du fait. On fait un effet d'annonce en proclamant une déclaration dont on craint les conséquences dans l'opinion et on attend les réactions en tentant quand même de se protéger du ridicule en disant :"Je le dis mais je le dis pas". Et bien, c'est à vous maintenant de donner votre opinion à Dominique Busserau. Vos commentaires lui seront certainement remontés par l'un de ses conseillers.
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