Le rapport d'expert Secafi demandé par les syndicats avait confirmé la mauvaise situation de PSA il y a quelques semaines. L'intégralité du document doit être remise mardi prochain lors d'un comité central d'entreprise et l'analyse qu'il porte n'est vraiment pas brillante pour PSA et ses dirigeants. Elle est aussi inquiétante pour la suite des évènements.
Si l'on devait retenir une chose de ce rapport, c'est essentiellement que le plan de sauvetage conçu par les dirigeants de PSA ne suffira pas à sauver le constructeur. Inquiétant
Après avoir expliqué que le nombre des suppressions d'emplois pourrait être revu à la baisse d'environ 560 emplois (une centaine tout de suite) avec l'arrivée d'un nouveau modèle prévue à l'usine de Rennes en 2016, les experts du cabinet Secafi reprochent à PSA de ne « pas avoir pris la mesure des moyens nécessaires à la diversification géographique et à l'adaptation aux comportements de consommation ». De plus, le plan présenté par PSA pour se sortir de cette situation compliquée ferait « l'impasse sur des questions de portée stratégique, sur la réflexion sur les marques et leur positionnement et sur l'approfondissement de l'alliance avec GM. »
Le cabinet détaille son analyse :
Premièrement, le fait de détenir 2 marques généralistes de milieu de gamme comme Citroën et Peugeot augmente les risques de cannibalisation. Le positionnement global manque toujours de clarté et perturbe la lisibilité avec notamment une volonté affichée de monter en gamme aussi bien chez Citroën que chez Peugeot mais dans le même temps, la sortie de véhicule d'entrée de gamme à bas prix type Peugeot 301 ou 408.
Secondo, l'alliance conclue avec GM serait selon Secafi réduite au minimum et ne permet surtout pas à PSA d'accélérer son développement hors d'Europe.
Tertio, la situation financière de PSA ne permettrait pas d'investir pour se renforcer en Chine, en Amérique latine ou en Russie et donc d'atteindre les objectifs cruciaux du développement de PSA à l'international. Vouloir financer ce développement reviendrait à augmenter la dette et donc à procéder à de nouvelles cessions d'activités. Seules solutions pour Secafi, un adossement à l'État ou une augmentation de capital, une sortie de la bourse ou un renforcement de l'alliance avec GM.
Enfin, les experts estiment que les réductions d'effectifs et les coupes budgétaires entraînent l'entreprise dans une spirale de décroissance à l'issue très incertaine. Par ailleurs, Secafi préconise d'améliorer très sensiblement toutes les mesures d'accompagnement compte tenu du niveau de formation initiale, des âges et des anciennetés des 2857 salariés d'Aulnay dont l'usine doit fermer en 2014.
Si l'on devait retenir une chose de ce rapport commandé par les syndicats, c'est essentiellement que selon ces experts, le plan de sauvetage conçu par les dirigeants de PSA comprenant tout de même 8000 suppressions d'emploi et la fermeture du site d'Aulnay ne suffira pas à sauver le constructeur. Inquiétant.
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