Après François Hollande chez PSA à Sochaux, c'est chez Renault à Sandouville, en Seine-Maritime, que Martine Aubry, sa plus proche rivale aux primaires socialistes, s'est rendue hier. Une occasion rêvée pour égratigner la politique industrielle du gouvernement en général et de Nicolas Sarkozy en particulier.
Le site de Renault Sandouville a profondément changé ces derniers mois pour passer progressivement de la production du haut de gamme de la marque au losange constituée de la Laguna et de l'Espace, qui sera transférée à Douai, dans le Nord, à celle d'utilitaires, c'est à dire le Trafic, à partir de 2013. Cette mutation fait suite à la promesse de Nicolas Sarkozy en 2008 qui annonçait que ce projet éviterait de réduire le personnel. Trois ans plus tard, les effectifs sont passés de 4 500 à 2 500 salariés.
La voiture, « de la production d'acier à la déconstruction »
C'était donc l'endroit rêvé pour Martin Aubry, au lendemain de la victoire historique du PS aux élections sénatoriales, pour attaquer le gouvernement sur sa politique industrielle, accusant l'Etat et Nicolas Sarkozy d'avoir « abandonné l'industrie » en prenant l'Allemagne comme référence « sans jamais regarder la vraie compétitivité » : « On a baissé les bras alors que ma conviction profonde c'est que nous pouvons retrouver la croissance, retrouver l'emploi, à condition d'avoir une politique industrielle par filière » pouvant aller, dans le cas précis de l'automobile, « de la production d'acier à la déconstruction », affirmant au passage son soutien au projet à la proposition industrielle de la CGT de développer cette dernière activité à Sandouville.
L'actuelle maire de Lille a rappelé que la « ré-industrialisation de la France » était au centre de son programme, en ajoutant que, l’État étant actionnaire à 15% de Renault, elle s'opposerait à toute délocalisation de l'entreprise si elle était élue Présidente de la République.
Source : AFP
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