Le CO2, le CO2 aussi, encore le CO2, puis le CO2, et enfin, parfois, les particules. Voilà ce qui fait d’une voiture un véhicule « polluant » ou non pour la grande majorité, à cause de la communication quasi exclusivement tournée vers le dioxyde de carbone, qu’elle vienne des constructeurs ou du gouvernement. Pourtant, comme Caradisiac essaye de le claironner sur tous les tons depuis des années, il existe d’autres types d’émissions directement nocives pour l’être humain. Comme par exemple, le NO2.
Mais qu’est-ce que le NO2 ? Voilà ce que nous vous en disions l’année dernière : « le dioxyde d’azote génère troubles respiratoires, maux de tête et participant à la formation de smog, d’ozone de surface et de pluies acides ». C'est un véritable poison mais qui est comptabilisé dans les émissions polluantes au sein d’un agrégat, le NOx, qui rassemble NO2 et NO.
Entre temps, la norme Euro V est entrée en vigueur et est particulièrement stricte quant aux émissions de particules, qui pénètrent dans les poumons et sont associées à de nombreuses maladies respiratoires et cardiovasculaires, ainsi qu’à l’asthme. La parade toute trouvée et déjà mise en place depuis de nombreuses années par la plupart des grands constructeurs est le bien connu filtre à particules. Il en existe deux sortes : les catalysés et les additivés, toutes deux d’une grande efficacité contre les particules. Mais malheureusement, comme l’a révélé dans un rapport l’Afsset, agence française de sécurité sanitaire de l'environnement, le premier, largement majoritaire, augmente dans le même temps les émissions de NO2, qui, elles n’ont pas fait l’objet d’un durcissement lors du passage à Euro V. Le serpent qui se mord la queue !
Si les filtres à particules catalysés augmentent les émissions de NO2, c’est justement parce qu’ils augmentent leur concentration parce qu’ils ont besoin de leur pouvoir oxydant pour brûler les particules. Les FAP additivés, eux, abaissent la température de combustion et n’augmentent donc pas la concentration de NO2. Pourquoi les FAP catalysés ne sont-ils pas recalés au moment du contrôle des émissions ? C’est à cause du contrôle lui-même : en comptabilisant seulement l’agrégat, le NOx, on ne constate pas que la part des NO2 augmente tandis que celle des NO diminue, avec une valeur de NOx finale constante.
Si Euro V néglige les NOx en général et le NO2 en particulier, on sait déjà qu’Euro VI corrigera cet oubli. Mais il faudra attendre 2014 pour sa mise en place. En attendant, c’est aux constructeurs que revient la tâche de lutter contre le NO2 par leur seul bon vouloir. Et ce n’est pas gagné, puisque pour l’instant, seules les motorisations diesel de PSA (que l’on peut aussi retrouver sous le capot de certaines Ford ou Mazda) sont équipées d’un filtre à particules additivé…
Source : AutoActu
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