On se croirait presque dans une série télévisée en milieu hospitalier. En phase terminale, Saab avait à son chevet une multitude de médecins diversement qualifiés pour le guérir de sa Grosse Maladie. Venant d’extrême orient, de son propre pays ou du sport automobile, plusieurs tentatives de traitements ont été prodigués sans grand succès, on a frémi, on a transpiré, on a espéré, on pensait même que le constructeur suédois ne verrait pas 2010. Mais son salut est venu d’un tout jeune interne venant des Pays-Bas, Spyker, avec un remède composé de 284 millions d’euros. C’est officiel, Saab est sauvé.
Antoine vous l'annonçait déjà hier soir mais on sait aujourd'hui un peu plus sur les détails de la transaction.
Koenigsegg, Genii Capital et Bernie Ecclestone s’y sont cassés les dents. Mais chez Spyker, détenu à 30% par l’homme d’affaires russe Vladimir Antonov, à 25% par le fonds souverain d’Abu habi Mubadala Development Company et à 10% par son fondateur Victor Muller, non n’est pas une réponse. Après avoir aussi essuyé moults refus, le petit constructeur néerlandais de supercars, ses 100 employés et ses 43 voitures vendues l’année dernière, prend donc le contrôle de Saab, ses 3400 salariés et ses 90 000 véhicules écoulés en 2008. Les détails de la transaction sont connus : Spyker fera d’abord un chèque de 74 millions de dollars et y ajoutera 326 millions de dollars en actions préférentielles pour un total de 400 millions de dollars, soit 284 millions d’euros, unissant ainsi deux marques aux pieds fermement ancrés dans l’aéronautique.
Une dernière condition reste cependant à satisfaire : que la Suède garantisse un prêt de 400 millions d’euros de la Banque Européenne d’Investissement, des fonds qui seront utilisés pour «fabriquer des voitures moins polluantes et plus écologiques».
Mais cet ultime accord ne s’est pas fait sans douleur, comme l’a déclaré dans un communiqué le vice-président de General Motors, John Smith : «General Motors, Spyker Cars et le gouvernement suédois ont énormément travaillé pour trouver une solution à même d'assurer un avenir durable à cette marque unique». La vente devrait cependant être maintenant rapidement finalisée, «à la mi-février», et ensuite «le démantèlement annoncé de Saab sera immédiatement suspendu». «C'est une grande nouvelle pour les employés, les fournisseurs et les concessionnaires de Saab, une grande nouvelle pour des millions de clients et d'adeptes de Saab dans le monde, et une grande nouvelle pour GM» conclue John Smith. Mais pour les employés principalement, qui avaient appris le 8 janvier dernier avec effroi la procédure de placement en liquidation judiciaire de leur entreprise.
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