C'est l'enseigne Deka qui tient ces comptes macabres au travers de son étude « Dekra Vision Zero. » Il s'agit de recenser les villes européennes de plus de 50 000 habitants ayant atteint l’objectif de « zéro mort » au moins une fois entre 2009 et 2012. 572 villes ont déjà été répertoriées dont 53 en France. Résultat ? A peine 5 villes tricolores de plus de 100 000 habitants ont déjà atteint cet objectif, au moins une année, soit 13 % des villes étudiées. Il s'agit de Brest, qui a atteint l’objectif deux fois, et Villeurbanne, Boulogne-Billancourt, Tours et Mulhouse, qui l’ont atteint une fois. En France, 28% des accidents mortels ont lieu en ville.
Des chiffres qui restent éloignés des résultats de certains de nos voisins : aux Pays-Bas, on en est à 52%, en Grande-Bretagne, 47%. En Espagne on se félicite de ses 43% alors qu'en Allemagne, on se contente de 21%. Maintenant, la France n'est pas dernière, comme à l'Eurovision. Aller en ville en Italie relève ainsi du courage puisque le taux est à 4% alors qu'en Grèce et en Hongrie, il faut se signer avant de s'engager car il y a toujours eu des morts à relever dans leurs agglomérations entre 2009 et 2012.
L'étude montre que les piétons représentent 25 % des morts dans ces rues et avenues. Il s'agît donc de travailler sur le comportement des usagers de la route et sur les infrastructures. Les recommandations pour sauver des vies vont de la généralisation des systèmes embarqués d’aide à la conduite à l'investissement dans un environnement propice à une cohabitation qu'il faut aussi inculquer aux usagers. Mais l'ensemble des initiatives privilégie la prévention à la sanction et tend vers la modification de l’environnement urbain pour favoriser le partage de la route.
On ne peut qu'y souscrire. Mais on notera que ces indicateurs sont versés dans une mortalité routière globale. Ils pèsent beaucoup sur un résultat final que l'on nous présente souvent comme la seule résultante des excès de vitesse afin de justifier la multiplication des radars, la répression et la fiscalité routières. Or, on voit que, dans un espace donné, il y a des problématiques particulières qu'un radar ne pourra jamais traiter. Il sera donc difficile de tendre vers le « zéro victime » tant que l'on nous considérera comme 100% contribuable.
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