Passer du missile de Max Biaggi à la fusée de Mikko Hirvonen n’est pas donné à tout le monde… surtout quand les deux bolides sont là, sur une piste rien que pour nous et que les températures n’ont quasiment pas vu le symbole «+» de la journée (grrrrrr).
Après m’être caillé les miches toute la matinée au guidon de l’Aprilia RSV4 Factory, je ne vous cache pas que je suis bien content de refiler les clés à Olivier Pages. S’offre donc à moi, pour quelques tours de roues, ni plus ni moins que la traction la plus puissante au monde. Comprenez par là, la Ford Focus RS, une caisse de 305 canassons à la plastique aussi acidulée que sa livrée et élue, par la rédaction auto, la meilleure voiture de l’année 2009. Rien que ça…
Chaude ambiance à bord. Ca fait plaisir et cela permet de retrouver un semblant de sensation au niveau des extrémités. Première constatation, ça sent le sport à plein nez : volant, compteur, pommeau de levier de vitesse, pédalier et surtout de magnifiques sièges baquets au maintien appréciable sur lesquels on retrouve le vert de la carrosserie surpiqué d’un fil bleu.
Une pression sur le bouton magique et le cinq cylindres (2.5 litres turbo) de plus de 300 chevaux de l’américaine se réveille. Bon ok, on est loin de la symphonie en gros gaz majeur de la RSV4 Factory mais le son en provenance du bloc moteur et des deux sorties d’échappement est flatteur. Manquerait presque une petite ligne qui va bien, histoire que le ramage ne fasse qu’un avec le plumage… Une fois en piste, on se retrouve avec une vraie sportive. L’assise est aussi ferme que l’amortissement mais sur le billard de La Ferté Gaucher cela ne gêne pas et la Focus RS prend un malin plaisir à sauter de vibreur en vibreur avec facilité grâce à un châssis très bien maintenu. Seule impression déroutante, ce sont les retours de couple dans la direction sur la mise des gaz avec les roues braquées. Toujours est-il qu’aucun perte de motricité ne fut à déclarer sur les quelques tours de circuit effectués.
A noter aussi un frein moteur démoniaque qui permet de moins solliciter les quatre freins à disque, même si ces derniers se montrent puissants et endurants. Alors même si, avec ses 305 bourrins et ses 1467 kilos, elle ne peut rivaliser avec une RSV4 de 180 cv (dans un monde libre) pour 180 kilos, cette Ford Focus RS est un sacré outil pensé et développé pour la piste qui ravira les amateurs du genre. Reste maintenant que pour une utilisation purement «utilitaire», cela ne doit pas être le panard. Par contre sur les petites routes de montagne…
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